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28/08/2010

Commentaires

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Jeremy STORM

Je viens de fermer l’ouvrage de Melle Zoé Shepard…
Effarant, très bien écrit, cruellement drôle et terriblement véridique !!
Force est de constater qu’elle expose au grand jour et avec une ironie incisive et piquante, les affres de la Fonction Publique Territoriale. Elle met le doigt sur les choses qui fâchent et sur une réalité qui nous dépasse.
Un engrenage que je ne connais que trop bien.

J'ai ouvert depuis fin octobre 2009, un blog assez similaire focalisé sur mon expérience propre de la F.P.T., plein d'humour et d'anecdotes...

LE CONCEPT : "Blog-roman", un article par jour mis en ligne. Toujours cours d'écriture...

LE SUJET : Au cœur d'une collectivité territoriale, étude de quelques spécimens pittoresques dont Melle Gudu, "Animaux Morts", et Jean-Eudes TRUSQ dit "JET", collègue imposé d'office dans mon bureau. Comme le dit Thierry Lhermitte dans un film populaire, il a "une belle tête de vainqueur". Ainsi la suprématie de la connerie s'installa avec lui. Pas besoin de source d'inspiration ; il offre sa bêtise sur un plateau d'argent.

Si cela vous dit de venir jeter un coup d'œil, vous êtes la/le/les bienvenu(-es).

Pour me rejoindre, c’est ici :

http://jeremy.storm.over-blog.com/

hergeloffeni

Pour une fois qu'un élu fait une analyse intéressante de cette affaire, et aussi du livre (qu'il a lu!)
J'aimerais savoir ce que vous pensez de la sanction.
Qu'auriez-vous fait à la place de M. Rousset? (question difficile; il y a eu une telle convergence d'éléments divers pour en arriver là...)

Merci d'avance pour votre réponse.

Jean Spiri

Merci pour le commentaire - et le compliment.
En effet, le cas est difficile et je ne dispose que de peu d'éléments (ceux fournis dans la presse). A partir du moment où l'auteure a été identifiée et que son entourage professionnel s'est reconnu dans les différents portraits (il faut peu d'amour-propre pour s'y reconnaître soit dit en passant), il est de toute façon indispensable de la changer de place - et une réaction, proportionnée, s'impose. Je pense que toute la difficulté de l'appréciation vient de la séparation entre fiction et document. Si c'est une fiction et que les personnages sont totalement méconnaissables, cela pose plutôt le problème de l'adaptation de l'auteur à l'univers professionnel - et mérite plutôt une discussion approfondie sur son orientation et un blâme qu'une mise à pied. Mais, en général, quand on fait une satire aussi violente d'un univers professionnel, c'est qu'on n'aspire pas à y rester, ou bien qu'on est romancier. La défense consistant à dire : j'aime mon métier, j'ai juste envie que les choses changent, ne me semble pas recevable, car il existe 10 000 autres façons que de tremper sa plume dans l'acide - fût-ce pour dénoncer des torts et des errements réels. Or le problème avec ce livre est qu'il a tellement été présenté comme un journal de bord où seuls les noms avaient été changés, que l'auteur aura du mal à plaider la fibre romanesque, la licence poétique. Et étant partie prenante, elle ne peut pas non plus plaider la dénonciation "à la Montaldo". Quand on critique de la sorte son propre univers professionnel, de manière publique - et sans lueur d'espoir ! -, soit on en tire les conséquences soi-même, soit une mise à pied ne me paraît pas scandaleuse. Pour un président de région, un maire,..., il faut aussi conserver la cohérence de ses équipes, et ne pas réagir, c'est en quelque sorte cautionner. Si les deux ans de suspension sans traitement me paraissaient totalement disproportionnés, les quatre mois de suspension finalement retenus me paraissent équilibrés. Une question demeurera en suspens pour l'auteure - dont la véritable identité est désormais connue dans toutes les collectivités territoriales : soit rester dans la fonction publique, mais changer d'horizon ; soit entamer une deuxième carrière de journaliste - ou de romancière (là aussi à clarifier). Mais je m'avance un peu trop !
Voilà, je suis désolé pour cette réponse un peu longue et peu tranchée, mais il me semble très difficile de me prononcer sans avoir tous les éléments. La seule certitude, c'est que, pour les agents qui travaillent bien - et il y en a dans toutes les collectivités -, il était normal que M. Rousset réagisse fermement. La sanction finale me semble appropriée.

hergeloffeni

Merci d'avoir répondu de manière aussi argumentée.
Je ne connais pas non plus tous les éléments, ni le degré de "ressemblance" avec ce conseil régional. L'auteur dit s'être inspirée d'anecdotes collectées sur son lieu de travail, mais aussi de choses entendues par d'autres collègues, dans d'autres CT. Dans ce type de récits, on mélange plusieurs personnes dans un personnage, on change l'âge, le sexe, on mêle des anecdotes s'étant produites à plusieurs mois d'intervalle (je parle de ma propre expérience de blogueuse et je pense qu'elle a procédé de la même manière). Dans ces conditions, comment se reconnaître? juste par quelques anecdotes disséminées dans le livre?
C'est certain qu'une fois démasquée, les collègues ont dû se dire qu'ils côtoyaient là quelqu'un d'odieux! Mais était-ce bien d'eux dont il s'agissait? Peut-on vraiment réagir comme si les personnages avaient été directement inspirés de personnes bien identifiables? Dès le moment qu'on se reconnaît dans de telles caricatures, on ne peut plus prendre de décision sereine. C'est pour ça que le recours à un "vrai" juge me semble indispensable pour juger de la sanction et de ses motifs.

Concernant le parcours de l'auteur: elle a été déçue par son travail, qui ne correspondait pas à sa fiche de poste. Elle a bien essayé d'alerter son employeur, mais d'après ce que j'ai compris, ses récriminations ont laissé sa hiérarchie indifférente. Elle a donc cherché et trouvé un détachement en tant que conseiller-rapporteur dans une CRC, poste qu'elle était ravie d'occuper dès ce mois-ci. Mais voilà... ses supérieurs ont joué de leurs relations pour faire échouer ce "transfert".
Comme vous dites, son nom est désormais connu dans le monde des CT, retourner y travailler ne sera pas simple. Fallait-il lui boucher l'issue de secours qu'elle avait enfin trouvée?
Cette dernière mesquinerie (lourde de conséquence pour elle) m'est insupportable. Beaucoup plus que le reste.

Jean Spiri

Sur ce dernier point, je suis absolument d'accord avec vous. Je crois à la rédemption ! Plus précisément, je pense en effet qu'il faut accompagner l'auteure dans son évolution professionnelle - après avoir mis clairement les choses au point sur la manière dont on peut aborder son univers professionnel dans un ouvrage, surtout quand on est fonctionnaire -, et non pas lui ôter toute perspective. Chacun a le droit de commettre une erreur de jeunesse, et maintenant il faut passer à autre chose !

hergeloffeni

Avant de pouvoir faire cette mise au point sur la manière d'aborder son univers professionnel dans un écrit -surtout quand on est fonctionnaire- il faudrait que les choses soient claires. Je suis moi-même fonctionnaire et depuis l'affaire Garfield (2006) je suis dans le flou le plus total concernant la fameuse "obligation de réserve". Les textes ne disent rien, la jurisprudence part dans tous les sens, la France se fait retoquer par la Cour européenne, les sanctions disciplinaires vont du blâme à la révocation définitive...

anonyme

Bonjour à tous,
Après avoir été chef d'entreprise pendant 8 ans je suis partis travailler dans une commune et je dirais que son livre est même quelques fois en dessous de la vérité ! Je ne dis pas que tout le monde est fainéant MAIS y a une belle paire de glandeurs !! Des gens souvent mis à des postes sans connaissance pour bien accomplir leurs tâches, il faut PROFESSIONALISER la fonction publique et demander des comptes !

Anonyme

barbara Roger

la critique est toujours facile... où sont les solutions ?

anomyne

ne sommes-nous pas finalement devant un constat bien triste de la lente évolution de la FPT ? moi-même fonctionnaire territorial depuis près de 30 ans, j'ai lu ce livre et ne cache pas qu'au bout d'une quinzaine de pages, j'avais déjà mis des visages sur les noms...! symptomatique de l'univers dans lequel nous sommes et qui vire à une tragique banalisation des clichets du fonctionnaire-glandeur !! certes, nous avons tous vécu de telles expériences et rencontré les "coconne", "simplet" et autres anéantisseur de notre image de marque, mais je reste persuadé que nombreux sont ceux qui croient encore aux valeurs de la FPT, des missions nobles que nous pouvons accomplir et qui se demandent plutôt comment "vraiment faire 35 h par SEMAINE !!" . L'auteure a en fait commis un simple pêché de jeunesse, une certaine naîveté que l'expérience et la maturité lui feront sans nul doute corriger. Elle ne pouvait ignorer ses devoirs et obligations et l'on peut raisonnablement supposer qu'elle savait ce qu'elle faisait et les risques qu'elle prenait. Pourtant, il faut prendre l'ouvrage au second degré et s'intérroger plutôt sur le pourquoi d'un d'un effet médiatique. Certaines vérités font cruellement peur car elles soulèvent la poussière et mettent en évidence les incompétences, le laxisme et les comportements indignes de certains ! j'ose "naïvement" espérer que l'on soit enfin capable de regarder la réalité en face et de se donner les moyens d'élaguer là où cela gène, de renforcer là où cela vaut la peine et surtout d'arrêter la politique de l'autruche ! La FPT survivra à ce mini tsunami...en sortira-t'elle grandie ?? telle est la question !!

Hélène Larrive

Oui. Mais dénoncer (surtout avec le bandeau racoleur "fonctionnaires, comment faire 35 heures par mois" qui favorise l'amalgame avec TOUS, ce que l'auteure déplore -mais alors pourquoi l'avoir écrit-?)après avoir été membre et de surcroît "haut" situé comme elle se plaît à le répéter de ces coteries semble un peu spécieux. Tant pis : d'où que cela vienne, c'est tout de même intéressant. Et marrant. On trouve ce genre d'histoires effectivement dans TOUTES les administrations, en général on n'en parle pas (ou peu) même si on n'y a pas trempé et si on est à un "bas" niveau et de crainte de mouiller tout le monde y compris des innocents. Hélène Larrivé http://saintambroix.blogspot.com

ladymarlene

J'arrive après la bataille mais l'auteur sort un deuxième livre..donc je pense qu'elle persiste et signe...
Perso, si j'avais été mise en cause de cette façon dans un livre écrit par une collègue, appelée "coconne" ou "simplette", je n'aurais pas fait de procès..non j'aurais juste fait une dépression et démissionné dans la foulée....
Il me parait simpliste de traiter la fonction publique de "glandeurs". D'ailleurs, c'est quoi un glandeur ? Quelqu'un qui fait ses heures et pas une minute de plus ? Quelqu'un qui ne vient pas travailler quand il a passé la nuit à vomir ? Quelqu'un qui prend ses vacances ? Eh bien non , c'est juste un individu normal avec un rapport saint à l'entreprise. De plus j'ai fait les deux entreprises (et les deux écoles aussi) et des gens qui bossent pas en ayant l'air de bosser on en trouve partout..

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