Entretien croisé avec Raphaël Liogier et Aymeric Patricot, paru le 12.10 sur le site Atlantico : http://www.atlantico.fr/decryptage/politiques-syndicats-medias-qui-comprend-encore-vrais-gens-jean-spiri-raphael-liogier-aymeric-patricot-868433.html.
Lors d’un déplacement à Champs-sur-Marne, le 6 mars, le Premier ministre a présenté la feuille de route du Gouvernement pour le Nouveau Grand Paris. Je vous en propose un compte-rendu factuel, une analyse politique aussi bien qu'une réflexion sur les impacts pour notre ville.
1. Les faits
Le Premier ministre a tout d’abord affirmé que l’amélioration du réseau existant et la réalisation du Grand Paris Express se feraient simultanément.
S’agissant de l’amélioration du réseau existant, un plan de mobilisation de 12 milliards d’euros a été prévu, entre la Région Ile-de-France, l’Etat, les départements et le STIF. Il doit permettre le prolongement de lignes de métro et de RER, la modernisation du RER, l’amélioration du Transilien… Ces projets seront menés à terme grâce à un financement sécurisé à échéance 2017.
S’agissant du Grand Paris Express, le rapport Alauzet avait réévalué le coût du projet à 29,9 Md€. Ce projet a été modifié afin d’en ramener le coût à environ 27 Md€, notamment en retravaillant la configuration technique des futures lignes. Le Grand Paris Express sera constitué de trois projets interconnectés aux lignes existantes :
Enfin, une liaison directe entre l’Aéroport Roissy-Charles de Gaulle et la gare de l’Est est en projet. Ce projet possède son modèle économique propre et devra être financé par les recettes de ses utilisateurs et des passagers aériens. Le Ministère chargé des Transports doit étudier de nouveaux montages pour ce projet, en y impliquant RFF et ADP. Le gouvernement décidera avant l’été du lancement d’une nouvelle procédure de consultation en en tirant tous les enseignements.
Dans le cadre du projet de loi décentralisation, des dispositions renforçant les relations entre le STIF et la Société du Grand Paris devront être mises en place. Le STIF sera l’autorité organisatrice des transports de plein exercice, compétente sur tous les réseaux.
Le calendrier
La réalisation intégrale de ces projets est prévu d’ici 2030, avec une retard de cinq ans sur le projet initial, comme le suggérait le rapport Auzannet. Les lignes seront lancées en parallèle, les tronçons s’enchaînant les uns aux autres d’une manière continue, a affirmé le Premier ministre.
Le financement
7 Md€ devront être engagés d’ici 2017 pour les opérations du plan de mobilisation, et 24,575 md€ pour la réalisation des lignes sous maîtrise d’ouvrage de la Société du grand Paris.
Afin de sécuriser le financement des investissements du Grand Paris Express, sans accroître à court terme les prélèvements obligatoires sur les entreprises, 5 mesures ont été décidées :
La gouvernance
Il faut rappeler que, parallèlement à ces annonces sur le Grand Paris, a été finalisé le projet de loi sur la décentralisation qui prévoit la création d'une métropole parisienne. Cette métropole de Paris est une structure intercommunale, épousant les frontières de l'unité urbaine de Paris (selon l'INSEE, celle-ci comprend 412 communes rassemblant 10 millions d'habitants - elle recouvre Paris et les départements de la Petite couronne, ainsi qu'une partie des communes de Grande couronne : 52 des 514 communes de Seine-et-Marne, 90 des 262 communes des Yvelines, 82 des 196 communes de l'Essonne, 64 des 185 communes du Val d'Oise). Sa naissance est prévue par le projet de loi de décentralisation qui sera présenté en conseil des ministres le 10 avril prochain, pour le 1er janvier 2016. Les compétences liées au logement, à l'environnement et à l'aménagement doivent être transférées à la métropole de Paris. La métropole sera administrée par un conseil composé du maire de Paris et des présidents des intercommunalités composant le reste de la métropole. Les communes concernées devront se regrouper par groupe d'au moins 300 000 habitants pour les communes de petite couronne et d'au moins 200 000 habitants pour les communes de grande couronne, pour un total d'environ 25 intercommunalités. Elle est organisée par l’article 77 du projet de loi décentralisation.
Bien évidemment, la création de cette métropole sera débattue au Parlement, mais on peut déjà s'étonner du chevauchement avec la région, et s'interroger sur ses limites. Sans compter que le lien logement-emploi-transports est désormais bien établi et que ces compétences vont se trouver éparpillées. Enfin, le texte pourrait avoir des conséquences pour nos intercommunalités : Seine-Défense ne compte que 140 000 habitants, il faudrait donc élargir le périmètre de notre communauté d'agglomération...
2. L'analyse politique
Il convient tout d'abord de noter que le Gouvernement actuel reprend le projet du Gouvernement précédent, en en diminuant l'ambition et en séparant la question du réseau de celle, essentielle, des pôles de développement du Grand Paris. Le Grand Paris n'est pas né en 2013, comme on tente de nous le faire croire, mais bien en 2008, et sa concrétisation a d'ores et déjà commencé. Au-delà d'ajustements financiers qui étaient nécessaires, le Plan proposé par le Gouvernement marque plutôt un recul d'ambition.
Concernant les réactions politiques, voici celle de Valérie Pécresse, présidente du groupe Mouvement populaire au Conseil régional d'Ile-de-France, qui dit avoir accueilli avec "déception et inquiétude" les annonces de Jean-Marc Ayrault sur le Grand Paris. Voici les extraits de son communiqué :
"Déception car, malgré l’engagement de réaliser les 72 gares et les 200 kilomètres de réseau, la grande couronne, oubliée de la « Métropole de Paris », est de nouveau le parent pauvre du gouvernement. En renonçant à un réseau homogène de grande capacité au profit d’une succession de tronçons aux dimensionnements réduits, le gouvernement abandonne la vision initiale du projet pour un Grand Paris au rabais limité aux contours de la première couronne. Au métro automatique de grande capacité, le gouvernement préfère, pour près d’un tiers du réseau, des solutions de transport plus légères et beaucoup moins performantes. Résultat : des temps de parcours plus longs pour les Franciliens les plus éloignés de Paris et un objectif de 70 000 logements neufs et de 30 000 nouveaux emplois par an très difficile à atteindre.
Grande inquiétude enfin car après 10 mois de tergiversations, le Premier ministre n’a toujours pas proposé de plan de financement crédible. Jean-Marc Ayrault réussit même le tour de force d’annoncer une nouvelle augmentation des impôts sans assurer l’avenir du projet. Qui peut croire qu’une hausse de la taxe sur les bureaux et des amendes de circulation, même massive, permettra de récolter les 6,5 milliards d’euros de ressources nouvelles nécessaires pour la réalisation du réseau ?"
Valérie Pécresse rappelle que le 22 février dernier, elle a adressé, avec 49 parlementaires franciliens, au Premier ministre un appel proposant des solutions innovantes pour financer l’intégralité du Grand Paris dans sa version initiale : allongement de la durée d’amortissement des prêts, mobilisation de l’épargne réglementée et des ressources issues de l’augmentation programmée de la TVA sur les transports franciliens, cession de certaines participations non stratégiques de l’Etat dans des entreprises cotées.
Autre avis intéressant, celui des "Enfants du Grand Paris", un groupe d'experts qui a participé au projet depuis sa création. Ils publient un document passionnant, riche en propositions, que je vous invite à lire en entier http://static.lexpress.fr/pub/express%20yourself/GrandParis.pdf. Leurs propositions portent sur trois domaines dont la complémentarité est évidente et qui doivent se soutenir l'un l'autre. Premier volet : "Logement et égalité du territoire". Il n'y aura pas de développement sans attaquer résolument la crise du logement en Ile-de-France. Pour cela il faut d'abord et avant tout traiter l'urbanisme à l'échelle de l'intercommunalité, y compris les permis de construire. Ils proposent aussi de mobiliser le foncier en s'appuyant sur les outils qui existent déjà pour relancer l'urbanisme de projet, tout en mettant en place une péréquation financière au bénéfice des villes qui prennent le risque de construire du logement (une proposition soutenue dans le livre que j'ai co-écrit avec Elise Vouvet et Alexandre Brugère, Citoyens des villes, Citoyens des champs). Pour eux, il faut simplifier les procédures et notamment limiter les conséquences des détournements du droit et des procédures abusives. Deuxième volet : "Gouvernance". Il faut saisir le moment historique pour revoir en profondeur la gouvernance sans quoi même les projets les mieux conçus et les plus partagés s'échoueront inévitablement sur les écueils des projets à long terme. Pour eux, il faut faire évoluer le pouvoir des communes de l'unité urbaine vers un statut de "mairie d'arrondissement" au sein de communautés fortes d'environ 500 000 habitants. Il faut créer une instance de pilotage faîtière de ces communautés. Il faut surtout et dans le même temps supprimer les conseils généraux de l'Île-de-France dont les compétences sont redistribués vers la communauté, la région, la ville. Sans un transfert clair de compétences, de moyens et de personnels, l'ajout d'une ou deux couches aux mille-feuilles institutionnel ne pourrait être que contre-productif à court terme. Troisième volet : "Un réseau de transport structurant ". Ils proposaient des économies importantes, d'environ 5 milliards d'euros, sur le réseau sans modifier le schéma d'ensemble pour ne pas perdre de temps, qui n'ont pas toutes été entendues, de même que leur proposition de placer les gares TGV en parallèle dans de nouvelles centralités. Autre proposition importante, à rebours de la décision prise par le Gouvernement, celle d'engager immédiatement et en priorité nationale les lignes qui ont le plus d'impact sur la création d'emplois directs et sur le logement., et d'étudier en parallèle l'association des PME, des centres de recherche, des circuits d'insertion pour profiter à plein de l'effet de relance et d'entraînement de ce projet sur l'emploi et l'activité. Malheureusement, comme le montre le report de la ligne passant à La Défense et allant vers Roissy, cette logique économique n'a pas été provilégiée.
3. Les impacts pour notre ville
Difficile de ne pas éprouver une intense déception quant au report de dix ans du tronçon qui concerne notre territoire, avec les gares de La Défense et Bécon-les-Bruyères, prévues pour une ouverture en 2020, repoussées à 2030.
Si nous ne pouvons que nous réjouir de cette continuité de l’Etat dans ses engagements, et du respect du schéma initial de transports, nous, élus de la boucle Nord des Hauts-de-Seine, avons été extrêmement surpris par le nouveau phasage pour la construction des différents réseaux.
En effet, que ce soit dans le schéma initial ou dans les schémas préconisés par le rapport Auzannet commandé par le même Gouvernement, la ligne de métro reliant La Défense à Saint-Denis (et au-delà à Roissy) a toujours été inscrites parmi les priorités, avec un achèvement prévu à l’horizon 2020. Les études techniques ont commencé, les réunions de concertation publiques se sont engagées, les communes ont travaillé sur l’aménagement de nouveaux quartiers, les entreprises ont prévu leur installation près de ces pôles, et celles qui y étaient déjà ont vu la perspective d’une meilleure desserte se concrétiser.
Aujourd’hui, le tronçon Nanterre-Le Bourget figure parmi les derniers réalisés, à l’horizon 2030. Cette décision remet en cause bien des perspectives pour nos villes, nos habitants, nos entreprises. Elle pose également la question de l’attractivité du pôle de La Défense, dont, faut-il le rappeler, le rôle de locomotive pour toute l’économie francilienne n’est plus à démontrer.
Certes, La Défense va bénéficier du prolongement du RER E, qui donnera un peu d’air à un quartier aux transports en commun saturés. Mais cela ne résout en rien la problématique de la liaison La Défense-Saint-Denis-Roissy, dont l’intérêt économique a été mainte et mainte fois souligné. L’avenir du quartier d’affaires, mais aussi des pôles économiques qui se sont développés autour de la gare de Bécon-les-Bruyères, et plus loin à Gennevilliers, dépend en partie de la capacité des transports. Qu’allons-nous expliquer aux salariés de la Coface, de l’Inpi, d’IBM, de GDF-Suez, qui trouvaient déjà que l’horizon 2020 était lointain pour mettre fin à la saturation de la gare Transilien de Bécon ? Dans la logique économique, cette liaison était prioritaire. Dans les agendas des spécialistes des transports, elle l’était également. Dans la perspective d’augmenter l’offre de logements, elle était utile pour le développement de nouveaux quartiers anticipés par les municipalités.
Alors nous nous interrogeons sur les motivations qui ont pu conduire le Gouvernement à inverser ce calendrier. Le rééquilibrage à l’Est ? Peut-être, mais rien n’empêchait de progresser en parallèle sur les deux tableaux. La cohérence du schéma d’ensemble ? On peut en douter, tant ce maillon était décrit comme central dans tous les travaux précédents. Alors, quelle en est la raison ?
Nous n’osons imaginer que ce soit l’idéologie qui seule a conduit cette décision. Cette idéologie qui considère que la banlieue ouest est peuplée de riches et peut bien attendre, alors qu’elle comporte aussi sa part de territoires délaissés et de populations paupérisées, qui ont grand besoin du développement qu’induit ce nouveau réseau de transports. Cette idéologie qui considère La Défense comme une concentration de richesses insupportables qu’il faudrait faire éclater. Faut-il rappeler qu’aujourd’hui la concurrence se situent entre des villes européennes qui toutes possèdent un tel quartier d’affaires ? Faut-il rappeler que La Défense profite à l’ensemble de la métropole francilienne, et à l’Est, avec des sociétés qui y implantent leurs sièges, tandis qu’elles installent d’autres fonctions à Val de Fontenay ou Marne-la-Vallée par exemple ? Faut-il rappeler que les recettes fiscales de La Défense alimentent et la solidarité nationale, et la solidarité régionale ? Laurent Davezies a publié un livre éclairant, La crise qui vient, sur la manière dont la production de richesses sur un territoire profitait très largement à d’autres. C’est une leçon. A casser les moteurs territoriaux de la croissance, on risque, non pas de rééquilibrer les territoires, mais de prolonger la crise dans tout le pays.
Nous espérons donc que cette question essentielle du calendrier de réalisation des différents tronçons pourra être soumise à débat, et que la relance de notre économie, que vous, trouvera son inscription territoriale dans la réalisation de ce Grand Paris que nous appelons de nos vœux. C'est un enjeu essentiel pour notre territoire, qui pourrait remettre en cause des implantations économique, le réaménagement urbain de certains quartiers comme la zone des Bruyères, et pénaliser la vie quotidienne de nos habitants. Nous continuerons à être présents dans ce débat.
L’élection du 18 novembre prochain ne concernera pas seulement la présidence de l'UMP (pour laquelle mon choix se porte sur François Fillon, pour ceux qui auraient raté un épisode), mais aussi les motions, qui représentent les sensibilités de notre parti.
Pour ma part, je soutiens la motion "La boîte à idées" (www.boite-idées-ump.fr) pour plusieurs raisons :
1- C’est une motion militante et unitaire, qui refuse justement que notre parti soit animé de « courants » comme au Parti socialiste ; elle ne veut pas opposer les uns et les autres, et considère que justement la force de l’UMP est de rassembler gaullistes, libéraux et centristes ;
2- Elle met en avant un discours de redressement pour notre pays, sur le thème « l’effort est un espoir », dans la lignée de l’action réformatrice menée par Nicolas Sarkozy et François Fillon ;
3- Elle prend en compte les impératifs de vie démocratique de notre mouvement, et plaide pour une plus grande participation des militants à la vie du parti ; elle souhaite le renouvellement des méthodes et des idées de notre parti pour préparer la reconquête.
Enfin, plusieurs responsables de notre parti, dont le premier président de l’UMP Alain Juppé, l’ancien secrétaire général, Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, Hervé Gaymard et Benoist Apparu, ont souligné l’intérêt de cette motion.
Si vous aussi vous êtes convaincu par cette motion, n'hésitez pas à en faire la publicité autour de vous, et n’oubliez pas de voter le 18 novembre prochain pour la Motion militante et unitaire !
Le texte intégral de la motion est disponible avec le lien suivant : http://www.boite-idees-ump.fr/la-motion/.
Notre marche militante s’accélère et partout où je vais, je sens cette fierté qui est en vous et cette volonté farouche d’opposer à la gauche une autre vision de la France.
Le risque de déclin qui pèse sur notre pays est réel. Chaque jour qui passe renforce l’objectif que je me suis assigné : celui de rassembler les Français autour de l’UMP pour engager le combat du redressement national.
Ma conviction, c’est que notre élection est bien plus qu’une affaire interne. Face à un pouvoir socialiste désemparé, face aux difficultés de notre pays, l’UMP doit devenir le parti de la France qui résiste et se dresse pour reprendre son destin en mains.
En seulement cinq mois, la gauche a démontré son impuissance et son irresponsabilité face à la crise économique et sociale.
Tous les feux sont au rouge ! La croissance est au point mort, le chômage s’amplifie, les entreprises n’investissent plus, les déficits ne sont plus sérieusement maîtrisés... Cette situation n’est pas seulement le produit de la crise européenne, elle est aussi le résultat d’une politique qui nous mène droit dans le mur.
J’accuse François Hollande d’avoir stoppé l’élan réformiste imprimé par Nicolas Sarkozy et d’éteindre tous les moteurs de la croissance française. Le mélange du sectarisme, de l’amateurisme et du laxisme est en train de saper toutes nos chances de rebond.
La confiance est brisée.
Entrepreneurs, investisseurs, tous ceux qui créent de la richesse sont asphyxiés et même offensés par le gouvernement. Ca n’est pas en injuriant la direction de Peugeot ou le Président de LVMH que l’on relancera l’activité et l’emploi.
Désigner nos chefs d’entreprise à la vindicte populaire, c’est donner les clés de l’industrie française à nos concurrents étrangers. Et opposer les entrepreneurs aux travailleurs, les «riches» aux pauvres, c’est fissurer la Nation au moment même où celle-ci devrait, au contraire, rassembler toutes ses forces productives.
La compétitivité française est anesthésiée.
Alors que la survie de nos entreprises est en jeu, le budget 2013 leur impose 10 milliards supplémentaires.
Les prélèvements obligatoires sur les entreprises atteignent déja 18% du PIB contre 11 % en Allemagne, leur taux de marge s'est effondré à 28 % contre 40 % en Allemagne, leurs capacités d’investissement sont minimales…
Pour le gouvernement, qu’importent ces chiffres !
Il a décidé de raboter la déductibilité des intérêts d’emprunts qui est la clé de l’investissement, de surtaxer les plus-values de cessions de titres, de taxer les revenus du capital comme jamais (26,5% en Allemagne, 60% en France !). La fiscalité des plus-values et des dividendes va être la plus élevée d’Europe. Avec l’ISF, nous battrons même le record mondial de la taxation du capital.
Les résultats de cette politique seront implacables: les capitaux s’exileront, les investissements seront réduits, les nouveaux produits seront sacrifiés, des marchés seront perdus, et ce faisant, l’activité périclitera et le chômage continuera d’augmenter.
La TVA compétitivité est sacrifiée.
Alors que le coût du travail en France est supérieur de 10% à la moyenne européenne, le gouvernement a supprimé, par pur sectarisme, la TVA compétitivité que nous avions mise en place pour alléger le poids du financement de la protection sociale qui pèse sur le travail. 13 milliards d’euros seront à nouveau supportés par les entreprises.
Maintenant, le gouvernement fait mine de découvrir le problème.
Il parle d’une augmentation massive de la CSG… Cette augmentation frappera directement les classes moyennes. Contrairement à la TVA compétitivité, cette CSG massue n’intégrera pas les produits importés et elle n’améliorera pas instantanément la compétitivité des produits fabriqués sur le territoire national.
La récompense du travail est dévalorisée.
Pour les classes populaires, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires est un coup dur porté au pouvoir d’achat des travailleurs, mais c’est aussi un frein à la motivation des salariés.
«Tous aux 35h, et pas une heure de plus !» : voilà le slogan du gouvernement, alors que tout le pays doit redoubler d’efforts pour aller chercher la croissance.
Le matraquage fiscal est enclenché.
Pour tous les ménages, la note est salée : plus de 10 milliards d’impôts nouveaux.
Abaissement du quotient familial, contribution de 0,15% sur les retraites imposables, suppression de l’assiette forfaitaire pour les particuliers employeurs, réforme des prélèvements sociaux sur les travailleurs indépendants, taux historique à 75% pour les ménages aisés…
Tous les Français vont être touchés par cette politique qui choisit l’impôt plutôt que la baisse résolue des dépenses de l’Etat. Ce choc fiscal de 20 milliards sur les contribuables et sur les entreprises, portera le coup de grâce à notre économie.
Les dépenses de l’Etat en situation de dérive.
Dans le budget 2013, l’essentiel des efforts est demandé aux entreprises et aux Français, et bien peu à la sphère publique.
La remise sous contrôle de nos finances publiques est pourtant impossible sans une profonde refonte de l'Etat-providence dont les dépenses atteignent 33% du PIB. Mais les mots «réforme de l’Etat» ne sont pas dans le dictionnaire socialiste !
Par démagogie, la machine à recrutement des agents publics est remise en marche et la Révision Générale des Politiques Publiques (qui nous avait permis d’économiser 11Mds€) est abandonnée.
Cette politique anti-entreprise, cette politique dépensière où l’impôt est partout et la réforme nulle part, conduit droit vers la récession, avec son cortège de frustrations et de violences sociales.
L’UMP ne doit pas seulement dénoncer cette politique, elle doit aussi incarner une alternative solide et crédible. C’est l’objectif de mon projet pour la France dont nous devons débattre ensemble.
Le redressement de notre pays passe par un nouveau pacte productif. Soyons clairs, pour sauver la France du déclin, il faut travailler plus, innover plus, dépenser moins !
- Il faut, une bonne fois pour toutes, abroger les lois sur les 35 heures qui ont détruit notre industrie pour donner aux entreprises et aux salariés la possibilité de négocier la durée du temps de travail.
- Il faut remplacer l’indemnisation du chômage par l’indemnisation de la formation, pour tous les demandeurs d’emploi. Chaque chômeur doit avoir la possibilité, et le devoir, de choisir une formation le qualifiant pour un métier ouvrant sur des débouchés. Cette réforme exige une refonte radicale de notre système de formation professionnelle, si nécessaire par le biais du référendum.
- Il faut instaurer l’obligation pour les bénéficiaires du RSA de participer à un travail d’intérêt général, à hauteur de 7 heures par semaine.
- Il faut simplifier l’embauche en créant un nouveau contrat de travail,alliant flexibilité et sécurité.
- Il faut alléger les charges et les contraintes qui pèsent sur l’activité, grâce à la TVA compétitivité.
- Il faut renforcer l’investissement des entreprises par la déductibilité des intérêts d’emprunt et par l’orientation de l’épargne vers les entreprises.
- Il faut simplifier les procédures qui pèsent sur l’activité en nous donnant pour objectif la suppression de 1000 normes en 5 ans.
- Il faut restaurer l’équilibre des comptes. L'effort d'économie s'élève à 120 milliards d'euros. Pour cela, je propose une triple règle d’or budgétaire qui touchera tous les niveaux : Etat, Sécurité sociale, collectivités locales.
- Il faut rénover le service public. Ce renouveau passe par la fin des 35 heures, par des fonctionnaires moins nombreux, mieux organisés et mieux payés, par une simplification radicale de la fonction publique qui devra passer de 300 corps à 20 ou 30 grandes catégories.
Voilà certaines des réformes que je propose pour relancer notre économie. L’urgence de la situation exige une thérapie de choc.
Certains disent que notre élection interne n’est pas le lieu pour en appeler à un redressement national. Je ne partage pas ce sentiment. Pour moi, le renouveau de notre parti n’est pas dissociable du renouveau de notre pays.
Pour vous, militants et adhérents, comme pour tous les Français qui nous regardent, je veux que l’UMP soit considérée comme le parti de la France.
Trop souvent, la vie politique est faite de déclarations à l’emporte-pièce qui n’ont pour objectif que de satisfaire les humeurs d’un jour, de promesses qui n’entraînent que la désillusion, de mesures irresponsables destinées à une satisfaction immédiate de certains électeurs.
Trop souvent la vie politique déçoit et creuse un fossé entre les citoyens et les élus. Notre société, qui connaît les difficultés sans précédent de la crise, ne veut pas être à nouveau déçue. Elle veut qu’on lui redonne un espoir, pas l’espoir fallacieux des vaines promesses, mais un espoir pour les décennies à venir, celui d’un pays dont l’économie se redresse, dont le pacte social est refondé, dont le rôle moteur en Europe se renforce encore.
C’est pourquoi le discours de vérité de François Fillon est séduisant pour les militants de la droite et du centre. Il n’a pas peur de décrire le monde tel qu’il est, de dénoncer la situation des finances publiques de notre pays, d’appeler à un sursaut qui doit passer par des réformes profondes. En cela, il poursuit le mouvement qu’avait initié Nicolas Sarkozy en 2007.
Ce discours de vérité serait vain s’il n’était accompagné d’un discours de responsabilité. Nous ne pourrons continuer à vivre à crédit. Nous sommes conscients que si nous continuons à bricoler notre modèle social, à ne pas créer de sursaut de compétitivité pour notre économie, à laisser se creuser des failles profondes dans notre pacte républicain, notre pays va au-devant de très graves difficultés structurelles, et ne pourra affronter la compétition internationale. La responsabilité, c’est donc de proposer des mesures courageuses – et de les mettre en œuvre lorsqu’on en a la possibilité. Cette responsabilité dans les actes, François Fillon l’a éprouvée lorsqu’il était Premier ministre, au travers de réformes courageuses et structurantes, comme celles des retraites ou de l’université.
François Fillon nous parle aussi de la responsabilité d’un grand mouvement démocratique comme l’UMP, qui doit être exemplaire dans son positionnement idéologique comme dans son fonctionnement interne. Un discours de responsabilité, c’est enfin un discours qui rassemble : notre famille politique pour commencer, et bien sûr l’ensemble de la société.
En tant qu’élu local, je vois bien les attentes quotidiennes de nos concitoyens. Ce dont ils nous parlent, c’est d’emploi, c’est de santé, c’est d’éducation. Ce qu’ils veulent, c’est un avenir leurs enfants.
Ce discours de vérité et de responsabilité, pour nous, est un discours d’espoir. Si nous savons recréer les conditions d’une compétitivité et d’une innovation de notre économie, poser les jalons d’une protection sociale adaptée à notre démographie et à nos besoins, réaffirmer le sens de notre pacte républicain, alors notre société connaîtra une nouvelle phase de croissance, de progrès et de cohésion. Cela demande sans doute des efforts. Cela nécessite du courage et de la pédagogie. Mais seuls ses efforts permettront à notre pays de retrouver un temps d’avance dans la compétition internationale, et à notre société de retrouver la confiance.
C’est pourquoi nous faisons le choix de notre avenir autant que de l’avenir de la France en soutenant François Fillon.
Grande interview de François Fillon cette semaine dans Le Point daté du 23 août. L'ancien Premier ministre et candidat à la présidence de l'UMP trace la voie de la droite et du centre pour une opposition responsable, capable de construire un projet crédible pour la France, et ferme.
La responsabilité et le courage, c'est sa façon d'affirmer qu'il faut des réformes radicales, notamment pour assainir nos finances publiques et retrouver le chemin de la croissance. Il ne faut pas confondre l'échec de certaines méthodes dans le quinquennat écoulé avec la nécessité de réformer, et l'analyse de 2007 d'une société bloquée dans laquelle les ajustements techniques se révèleront insuffisants pour enrayer le déclin industriel, la perte de compétitivité et l'essouflement de notre modèle social. François Fillon propose ainsi de sortir des 35 heures dans le cadre d'un pacte productif, applicable au secteur privé comme public, qui comprendrait aussi un volet de rémunération et un volet de formation, notamment durant les périodes de chômage. Il n'oublie pas la question centrale du pouvoir d'achat des classes moyennes, qui ne se résolvera pas dans la durée par des cadeaux financé par leurs impôts, mais bien par la plus grande compétitivité de notre économie.
François Fillon aborde également les questions institutionnelles, qu'il s'agisse de la décentralisation, où il n'hésite pas à prendre des positions courageuses sur la clarification des échelons administratifs français, ou sur l'Europe, où il propose que soit mis en place un vrai gouvernement économique, afin que l'instrument budgétaire vienne compléter l'instrument monétaire, pour réaliser une véritable politique de lutte contre la crise et de croissance.
Enfin, il aborde plus précisément sa méthode, qu'il rapproche du pompidolisme, et qu'il veut concilier avec l'énergie dont a fait preuve Nicolas Sarkozy pour savoir sortir des schémas établis et proposer des réformes que l'on disait infaisables.
Il ne s'agit que d'un bref résumé de cette longue interview, qui selon moi fait ressortir un point crucial : François Fillon a compris la nécessité pour notre famille politique d'incarner un discours de responsabilité et d'espoir, en liant bien ces deux notions. C'est parce que nous serons responsables dans nos propositions de réduction des déficits et de réforme du modèle français, c'est parce que nous n'aurons pas peur de remettre en cause des situations acquises pour plus de justice, mais aussi en rappelant bien que des efforts partagés sont nécessaires, que nous pourrons recréer un espoir pour notre pays. Un discours réaliste donc, mais porté par l'idéal que notre pays a un grand avenir si nous savons nous réformer, faire des sacrifices, dégager des priorités.
Je reproduis ici l'article qu'a écrit un de mes coauteurs, Alexandre Brugère, au sujet du Discours de politique générale de Jean-Marc Ayrault : http://www.citoyendesvilles.fr/?p=99. J'y souscris !
Il y aurait beaucoup à dire sur la (trop ?) longue déclaration de politique générale de Jean-Marc Ayrault. Un court passage du discours, passé plutôt inaperçu, m’a particulièrement interpellé :
« (…) Je n’oublie pas non plus, ces millions de nos concitoyens qui vivent aujourd’hui éloignés des grands centres urbains, les classes populaires et les classes moyennes habitent souvent ces villes que l’on qualifie de périurbaines ou dans les zones rurales. Et bien ce sont ces Français qui ont souvent les conditions de vie les plus dures. A la précarité de l’emploi s’ajoutent des temps de transport à rallonge. Et bien je veux, qu’à côté de l’effort marqué et nécessaire à destination pour les banlieues, que l’Etat se tourne aussi vers ces territoires souvent négligés et redéploie ses moyens vers leurs directions. »
L’intention est là. Elle est louable. Et puis … plus rien.
Si le diagnostic sonne juste, Jean-Marc Ayrault n’a avancé aucune solution concrète. Le malaise exprimé par une partie de la population, qui vit dans des zones cumulant les handicaps, est pourtant bien réel. En matière de santé, quid de la désertification médicale ? Et pour les parents, quelle réponse aux disparités constatées en matière de solutions de garde d’enfants ? Pour la jeunesse, autoproclamée priorité n°1 du quinquennat, quelle solution face aux difficultés d’accès aux formations ? Et à l’emploi ? Pour tous, quelle solution durable contre les écarts de loyers ? De pouvoir d’achat ?
Le Premier ministre donne le sentiment de ne pas avoir pris la mesure de la gravité de cette fracture territoriale.
Une occasion manquée, alors que Cécile Duflot, la ministre de l’Egalité des territoires, reste désespérément silencieuse sur ces questions (cf. Lettre ouverte à Cécile Duflot).
Voici une tribune de Philippe Bas, ancien ministre, sénateur UMP de la Manche, parue dans le Monde aujourd'hui, que je partage.
Il faut métamorphoser l'échec électoral par le renouveau de nos idées et de notre projet. Cherchons l'air pur des hauteurs ! Nous avons le temps pour nous.
Dans la nostalgie du pouvoir, l'UMP pourrait décider de camper sur des positions figées, sûre d'elle-même, sans état d'âme, en restant sur la même ligne politique qu'au cours des cinq dernières années, mais sans doute avec les mêmes résultats que ceux enregistrés à tous les scrutins depuis 2007.
A l'inverse, elle peut entreprendre de se reconstruire sur de nouvelles bases en profitant de la liberté que donne l'opposition, avec un nouveau projet, de nouveaux hommes, une nouvelle stratégie. Commençons par tirer les leçons de l'échec. Rassurons les Français sur notre capacité à répondre à une attente de justice qui ne doit pas sacrifier le dynamisme économique. Refusons toute complaisance à l'égard d'une extrême droite ennemie des libertés, négatrice des droits fondamentaux, propagandiste d'une politique économique et sociale d'appauvrissement des Français et d'affaiblissement de la France.
Il faut choisir la voie du renouveau, écouter et entendre les critiques des Français, admettre que toutes n'étaient pas injustifiées, en tirer sincèrement les conséquences. Si notre diplomatie de paix, notre politique européenne, notre gestion de la crise économique, nos grandes réformes sociales (retraites, RSA), toutes choses essentielles pour le pays, n'ont pas été sérieusement contestées, il n'en va pas de même de notre mode de gouvernement, qui fut parfois erratique. Les Français n'ont pas aimé les à-coups d'une pratique politique consistant à scruter les attentes de l'opinion avec une loupe grossissante pour y réagir dans l'instant par la surenchère législative. Ils n'ont pas été dupes d'un discours aussi ambigu qu'inefficace suggérant que tant de nos maux viendraient des étrangers, des musulmans, des assistés, des jeunes, de l'Europe, de la mondialisation... Le discours du clivage et de la stigmatisation met toujours le pouvoir face à ses propres impuissances. Inscrit dans la durée, ce discours ne peut servir que les forces de la contestation radicale. Ce n'est pas seulement une faiblesse politique et morale, c'est aussi une erreur tactique.
Il est urgent de réaffirmer nos fondamentaux, avec un projet de société qui repose sur notre confiance dans l'individu plutôt que sur nos attentes à l'égard de l'Etat, sur la croissance économique et l'esprit d'entreprise plutôt que sur l'accroissement des dépenses publiques et la hausse des impôts. Ce projet doit s'attacher à améliorer l'efficacité de notre modèle éducatif, de notre modèle social et de notre modèle d'intégration pour donner à chacun sa chance et ne laisser personne sur le bas-côté de la route. Notre vision du monde ne doit pas nous conduire à nous replier stupidement sur nos frontières mais à dynamiser l'Europe et à la rendre plus solidaire pour être forts dans la mondialisation, alors que seuls nous serions faibles. Cela va de soi, nos convictions républicaines doivent être inébranlables et insoupçonnables, respectueuses de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen comme des droits et devoirs politiques, économiques et sociaux énoncés par le préambule de la Constitution de 1946.
Enfin, il nous appartient de construire jour après jour une opposition appréciée des Français. Cela suppose d'être fermes sur nos grandes options, mais aussi de comprendre qu'on ne s'adresse pas à nos compatriotes comme à des militants à embrigader mais comme à des citoyens libres de tout engagement, ouverts et de bonne foi. Nos actes doivent plaider en ce sens. La gauche ne fera pas que de mauvaises choses. Ne soyons pas sectaires. Ne disons pas non à tout. Ce sera le meilleur moyen de démontrer que nous sommes ouverts et que nous ne nous cramponnons pas au passé. La page que nous allons écrire est vierge. Ne la souillons pas en nous montrant rigides, frileux ou immobiles.
Au contraire, ayons confiance en nous ! Plutôt que d'opter pour la démagogie, où nous trouverons toujours plus culottés que nous, choisissons de donner sa chance à la pédagogie. Au lieu de courir tour à tour après les marchands de bonheur et les prophètes de malheur, attachons-nous à répondre concrètement aux attentes de ceux qui se croient déclassés, menacés ou méprisés. Ramener au bercail les brebis égarées, oui. Les rejoindre pour bivouaquer avec elles en haut du précipice, non. Athènes et Rome nous rappellent que les démocraties sont mortelles. A chaque fois, c'est la même maladie dégénérative qui les tue : la démagogie, la surenchère populiste, la bêtise, l'intolérance et la haine. Ne croyons pas que cela soit impossible ici, au XXIème siècle, en pleine crise !
L'UMP sait où est son devoir. Le choix de son président sera pour elle une véritable chance de refondation. La question principale n'est pas celle des femmes et des hommes capables demain de prendre des responsabilités : nous n'en manquons pas. C'est la question du projet, de la ligne politique et des alliances. Ce grand rendez-vous démocratique interne à l'UMP est déterminant avant la préparation des élections de mi-mandat en 2014 et avant le choix d'un candidat à l'élection présidentielle par des primaires ouvertes. Il ne doit pas être manqué !