Voie droite, esprit courbe

Un mois de juin gourmand à Courbevoie

BRUYERES GOURMANDES - 15.06 - 16.06

Avec tout d'abord les traditionnels Bruyères gourmandes au Parc de Bécon les samedi 15 et dimanche 16 juin. Cette année, c'est l'Espagne, et plus particulièrement l'Andalousie qui sont à l'honneur.

Programme

Tout au long du week-end

• Une centaine d'exposants en gastronomie : artisanat et création, pour le plus grand bonheur des yeux et des papilles !
• La ferme espagnole : découverte des animaux de la ferme (ânes, chèvres, brebis...), atelier du forgeron, création d'objets en terre cuite...
• Ateliers créatifs : conception d'une fresque andalouse, création d'éventails de fleurs en papier crépon, sculpture sur légumes, maquillage...
• Rodéo : domptez le taureau mécanique en restant le plus possible sur la selle. Ruades assurées (à partir de 7 ans)
• Lancer de cerceaux : un jeu d'adresse pour tous les enfants
• Parcours olfactif : un parcours ludique et des créations de parfums, pour s'enivrer des divines senteurs de l'Andalousie
• Cours de cuisine (réservation conseillée entre 9h30 et 10h30) : cuisinez de somptueuses recettes avec nos chefs cuisiniers. Tortilla au chorizo, piquillos farcis, poêlée de calamars à l'ail... A la fin de la séance, ces savoureux plats n'auront plus de secrets pour vous !
  - Recettes salées : de 11h à 13h
  - Recettes sucrées : de 14h à 16h
• Danse et musique espagnoles : laissez-vous porter par les spectacles de danses et de musiques espagnoles, qui ponctueront le week-end. Des ateliers musicaux vous permettront de vous initier aux castagnettes, à la manipulation de l'éventail, au chant Palmas et même au Caron.
  
  

Samedi 15 juin : animations spécifiques

• 18h : Inauguration de la foire par Jacques Kossowski, maire de Courbevoie, député des Hauts-de-Seine. Apéritif offert au public.
• 18h à 18h15 : Spectacle équestre (numéros de dressage et de voltige... des acrobaties spectaculaires au galop)
• 19h à 19h30 : spectacle de danse du groupe Couleur flamenco (flamenco, sévillanas, tanguillos, flamenco fusion... un spectacle en trois parties, qui invite à la danse) !
• 20h15 à 21h15 : spectacle de flamenco. D'origine espagnole et camarguaise, le groupe Gipsy night se produit depuis 20 ans dans les festivals de flamencos. De "rumbas" flamenca "alégrias" en passant par les "tangos flamencos", chaque morceau est l'occasion pour ces artistes de prouver leur flamme et leur talent.

Dimanche 16 juin : Animations spécifiques

• De 9h à 18h : atelier mosaïque (réalisation de mosaïques sur support en bois)
• De 11h30 à 12h et de 15h à 15h30 : spectacle de rapaces en vol libre. Deux démonstrations réalisées par des fauconniers professionnels qui vous dévoileront les secrets de cette technique de chasse très répandue en Espagne.
• 16h : Goûter des enfants

EXPOSITION "A LA DECOUVERTE DES FROMAGES DE NOS REGIONS" - 19.06-27-06

Cette exposition dans le Hall de l'Ancienne mairie reflète le travail de 37 classes qui sont parties, pendant toute l'année scolaire, à la découverte des fromages à l'occasion d'un parcours culinaire à travers les régions françaises et de nombreux ateliers pédagogiques en classe en collaboration avec leur professeur.Cette initiative, renouvelée pour la troisième année consécutive après "les fruits et légumes" en 2012 et "les légumes de saison" en 2011, a permis aux jeunes élèves de "retrouver un sens" au terroir et notamment de redécouvrir sa richesse, sa variété et sa complexité.

L'inauguration de l'exposition aura lieu le mardi 18 juin à 18 h 15, et le mercredi 26 juin à 20 h est organisée une conférence de Gérard Petit, fromager, Meilleur Ouvrier de France, suivie d'une dégustation. Venez nombreux !

Les Bruyères gourmandes, c'est ce week-end !

Samedi 23 et dimanche 24, c'est le grand retour de la foire gastronomique et artisanale annuelle au Parc de Bécon, les Bruyères gourmandes. Un événement à ne pas manquer, il y a notamment des macarons formidables... et beaucoup d'autres produits délicieux !

Expo "Fruits et légumes" à Courbevoie à partir du 20 juin

Un peu de gastronomie pour changer : Zauner, à Bad Ischl, reine des pâtisseries autrichiennes

 
Dans la famille, la spécialiste de la gastronomie est indubitablement ma soeur - vous pouvez vous régaler de son blog à l'adresse http://leboutdemalangue.blogspot.com/. Mais je confesse qu'en pâtisseries de toutes sortes, je commence à devenir un expert reconnu. Je recommande d'ailleurs à cet égard la pâtisserie Fabrice Capezzone qui est sise avenue de la Liberté à Courbevoie.

L'objet de cette note était d'ailleurs de vous communiquer un avis assez définitif sur la meilleure pâtisserie autrichienne. Bien sûr, aussitôt dit, des montagnes de crème se déroulent devant vous, vous voyez des Sacher Tochte et des Linzer Tochte se mêler, et vous comprenez mieux pourquoi Sissi, vivant dans ce pays, devait s'astreindre à un régime strict, pourquoi elle fut si malheureuse, etc... Et oui, c'est parce que, telle Ulysse face aux sirènes, elle se forçait à résister à la tentation d'engloutir des tonnes de gâteaux autrichiens. Pas de chance pour elle, la meilleure pâtisserie autrichienne se trouve à Bad Ischl, près de la Kaiservilla dans laquelle elle aimait à résider. Je précise d'ailleurs pour les amateurs de Sissi que la villa est plutôt décorée aux goûts de Franzi. Donc, préparez votre loden et votre fusil. 

Pour en revenir à l'essentiel, la pâtisserie Zauner dépasse pour moi toutes les autres pâtisseries de l'Autriche où j'ai pu sévir - y compris le légendaire Demel à Vienne (qui fait une meilleure Sacher Tochte que l'Hôtel Sacher). Le cadre est, bien sûr, conforme à ce que l'on en attend, avec vieilles dames chics donnant l'impression de médire de l'archiduchesse Sophie, sous des portaits de François-Joseph, et réclamant toujours plus de crème - sur leur café, leur chocolat, leur gâteau, leurs chapeaux aussi parfois.

 Mais c'est l'assiette qui fait toute la différence. Des gâteaux somptueux, mais en même temps légers, aux goûts fins, une consistance aérienne à l'intérieur et des glaçages goûtus comme on les aime. Qui aurait pu prévoir que le gâteau marrons, cerises, chocolat puisse être aussi digeste qu'un macaron soufflé ? Et la Kaisertochte, caramel et chocolat, qui ferait passer une crêpe caramel beurre salé pour un parpaing ? Et le gâteau au fruit de la passion, crémeux et rafraîchissant ? Un enchantement.

Bref, si vous êtes à Salzbourg et que vous hésitez pour l'étape Bad Ischl, n'hésitez plus !

http://www.zauner.at/

La France muséifiée - ou la gastronomie dans le formol

 

Michel Houellebecq a bien raison : la France devrait cesser d'investir dans les nouvelles technologies, parler de politique industrielle, et se résoudre à faire valoir ses atouts en matière de patrimoine et de gastronomie, afin de devenir le pôle d'attraction mondial de la douceur de vivre. Dans son roman Le Manifeste, Stéphane Osmont décrit un Premier ministre qui lance un nouveau concept, celui de la Fashion Nation, une société qui devra se spécialiser dans le business de l'Art de vivre. Nous n'en sommes pas loin !

Quand on voit les réactions accueillant l'entrée du "repas gatsronomique des Français" dans le patrimoine immatériel de l'Humanité, il y a de quoi s'étrangler de rire. Certes, je suis le premier à adorer la gatsronomie et à penser qu'elle fait partie de notre patrimoine. Mais de là à penser qu'une commission de l'UNESCO a pu se pencher très sérieusement pour savoir s'il s'agissait du patrimoine immatériel de l'Humanité.... Ce patrimoine n'est pas figé, il est bien vivant ! La gastronomie française se réinvente sans cesse, et c'est justement sa grande qualité. Alors, quel besoin de la formoliser ?

Bien évidemment, je comprends qu'un tel titre pourra encore attirer de nouveaux touristes épicuriens dans nos restaurants. Je le souhaite bien sûr ardemment, et me réjouis de ce point de vue de cette annonce. Mais il faut alors avoir le courage de dire qu'il s'agit d'une stratégie économique plus qu'une nouvelle socio-culturelle dont il faut se réjouir.  

Car du point de vue socio-culturel, c'est un pas de plus vers la muséification de notre pays. Nous avons déjà une capîtale musée, des campagnes que nous voudrions paysager (et donc muséifier) et une société immobile. Maintenant nous avons une assiette patrimoniale. Tout va bien.

D'ailleurs, plutôt que de figer ainsi une pratique vivante, mieux aurait valu faire figurer au patrimoine immatériel de l'Humanité le banquet de Trimalcion dans le Satiricon de Petrone, que je rappelle ici pour mémoire (in Nicole Blanc et Anne Nercessian La cuisine romaine antique Ed.Glénat) :

 

Prima mensa

 

1- Ferculum du zodiac : poulardes, tétines de truie, lièvre ailé.

Poissons nageant dans une sauce de garum au poivre déversée des outres d’un Satyre. Pain chaud présenté dans un clibanus d’argent.

2- Sanglier coiffé d’un bonnet d’affranchi (présenté la veilles, il a été « renvoyé » par les convives, comme l’esclave qu’on affranchit) ; à ses défenses pendent deux corbeilles portant l’une des dattes caryotes, l’autre des dattes de Thèbes ; tout autour, sont rangés des marcassins en pâte.

3- Arrivée du porc « non vidé » farci de saucisses et boudin. 

Numéro d’équilibristes et acrobates. Discussion sur la poésie. Loterie humoristique. Récital de vers d’Homère, thème qui introduit le plat suivant :

 

4-Veau bouilli servi entier, coiffé d’un casque et découpé par un esclave déguisé en Ajax, rappelant un épisode fameux de l’Iliade où le héros frappé de folie et croyant tuer ses adversaires, taille en pièces les troupeaux des Grecs.

Du plafond qui s’ouvre, comme une machinerie de théâtre, descend un cerceau auquel sont accrochés des couronnes dorées et des flacons de parfum destinés aux invités.

5- Priape en pâtisserie portant des fruits d’où jaillit de l’eau safranée.

6- Poularde grasse désossée et œufs d’oies.

Changement de tables ; on répand sur le sol de la sciure teintée de safran et de vermillon, et de la poudre de mica.

Gustatio : servie avec du mulsum

-Olives blanches et noires présentées dans les bissacs d’un ânon en bronze de Corinthe ; loirs saupoudrés de miel et de pavot; saucisses brûlantes servies sur un gril d’argent où prunes de Damas et pépins de grenade simulent les braises.

-Œufs de pâte farcis d’un becfigue entouré d’un jaune d’œuf au poivre et au garum, couvés par une poule de bois.

Les entrées sont emportées en musique ; des esclaves rincent les mains des convives avec du vin, on change de tables.

Méditation sur la mort autour d’une larva convivialis.

Falerne de cent ans d’âge servi dans une urne de verre cachetée.

Secunda mensa

Grives de pâte farcies de raisins secs et de noix; coings lardés d’épines pour figurer des hérissons.

Epidipnis : Après-repas

Oie grasse entourée de poissons et de toutes sortes d’oiseaux faits de porc.

Deux esclaves entrent en feignant de se quereller et cassent leurs cruches : s’en échappent huîtres et pétoncles.

Escargots servis sur un gril d’argent.

Les convives ont les pieds parfumés et sont couronnés de fleurs. Puis, après d’abondantes libations, tous se transportent dans la piscine chaude, avant de passer dans une autre salle à manger : le départ précipité d’ Encolpe et Giton nous prive de connaître le menu de ce second dîner.