Communiqué de presse du groupe MP au Conseil régional d'Ile-de-France.
Valérie Pécresse, présidente du groupe Mouvement Populaire au conseil régional d’Ile-de-France, déplore vivement les choix qui viennent d’être rendus publics dans le rapport du député–maire PS de Caen Philippe Duron remis aujourd’hui au gouvernement.
Après les 5 milliards d’euros manquants dans le plan de financement de Jean-Marc Ayrault pour le réseau de métro automatique, le retard annoncé de la mise en service du prolongement de la ligne 14 (1ère étape du Grand Paris) et l’incapacité de la Région à offrir des perspectives financières crédibles pour la rénovation des transports franciliens, le rapport Duron acte un nouveau recul sur le dossier du Grand Paris.
Le rapport préconise en effet le report de trois projets majeurs pour le développement de l’Ile-de-France : la réalisation de la liaison rapide Paris-Le Havre au-delà de Mantes ; l’interconnexion TGV Sud Île-de-France qui, outre une liaison rapide entre l’ouest et le sud de la France sans passer par Paris, permettait d’offrir aux Franciliens du sud de la région un accès rapide à une gare TGV ; enfin, la construction du canal Seine-Nord Europe destiné à délester nos routes de ses trop nombreux poids-lourds.
En soutenant ces préconisations, le Premier ministre ampute du Grand Paris l’articulation entre l’Ile-de-France et le reste du territoire avec des répercussions considérables en termes d’attractivité et donc d’emploi pour tout le pays.
Alors que Nicolas Sarkozy et le gouvernement Fillon avaient fixés des objectifs de réalisation exigeants, convaincus que les infrastructures de transport sont un des principaux moteurs de croissance économique, François Hollande et Jean-Marc Ayrault renoncent à toute politique ambitieuse d’investissement.
Il faudra un jour choisir entre dénoncer les impôts et critiquer la fin des grands travaux ...financés par l'impôt ! Même annoncés à grand renfort de trompettes, ces chantiers n'étaient pas financés et faute de ressources, ils ne sont pas réalisés : c'est comme cela dans la vraie vie. La LGV sud ouest réalisée en PPP étant déjà le plus gros chantier européen, l’épargne privée a aussi des limites et se fixe surtout des seuils de rentabilité dont le secteur "politico-administratif" ferait bien de s'inspirer... On peut bien rêver de la disparition du seuil de rentabilité électorale, non ?
Rédigé par : valette | 20/09/2013 à 12:44
Bonjour,
je suis d'accord avec vous sur un point : il faut arrêter les listes à la Prévert de chantiers d'infrastructures, savoir parfois privilégier des projets moins imposants mais plus utiles pour le quotidien ou l'économie locale. Bref, il fallait remettre à jour cette liste. Cependant, il fallait le faire avec des critères précis... Et en analysant bien la structure économique aujourd'hui de notre territoire (cf. le dernier livre de Laurent Davezies éclairant à ce sujet). En revanche, là où je ne suis pas d'accord, c'est sur votre remarque concernant les impôts et le financement de l'investissement. Heureusement que l'on n'augmente pas les impôts à chaque fois que l'on réalise un investissement nouveau ! Il y a la question de la croissance permanente des dépenses de fonctionnement, et la question des investissements qu'il faut absolument séparer. Il n'est pas interdit de réaliser des économies pour pouvoir investir !!! Surtout que ces investissements peuvent générer dans le temps des recettes bien supérieures.
Bien cordialement
Rédigé par : Jean Spiri | 24/09/2013 à 18:17
Voilà un discours en phase avec la logique post 1980 qui justifie la dette par l'investissement dans tout et n'importe quoi y compris le renouvellement des voitures de fonction ou la construction d'une mairie neuve ouverte un jour par semaine à 2 millions d'euros dans un village de 300 habitants (vu cet été dans la commune de la Fage Saint Julien en Lozère et inaugurée par le député UMP, le Préfet etc.) Au final depuis 1970-80 et majoritairement, l'investissement public ne créé plus de recettes nouvelles mais de la dette publique nouvelle. Une preuve de l'inefficacité de la dette publique ? Incapable de présenter un budget primitif à l'équilibre, l'Etat s'attache à réduire le déficit mais est incapable de rembourser le premier euro. Avec des taux d'intérêt proches de 0, la BCE comme la FED ont pris le partie de l'émission monétaire massive pour dévaluer les dettes par la fausse monnaie. Ruiner les créanciers est le privilège des Etats.
Rédigé par : valette | 01/10/2013 à 15:29
Mais un grand merci pour le débat de qualité : bravo
Rédigé par : valette | 01/10/2013 à 15:57
Je suis d'accord avec vous sur deux points : 1- le keynésianisme de la pure dépense publique est nuisible 2- la bonne et la mauvaise dette comme le bon et le mauvais cholestérol est très facile ; cela reste de la dette. Il n'en demeure pas moins que pour relancer la croissance, des investissements dits d'avenir sont nécessaires. Je crois que, bien encadrés, bien évalués, ils sont d'autant plus nécessaires pour demain assurer la croissance et l'emploi donc des rentrées financières permettant de limiter le déficit. J'ajouterais que c'est d'ailleurs un des problèmes de Bercy : de considérer un budget à boucler en statique sur une année et non en dynamique. D'où parfois une réticence à investir, même quand les sources d'économies dans le temps à moyen terme sont démontrées, pour assurer un train de vie quotidien qui lui, mériterait d'être réduit. Sur la politique monétaire, dont j'avoue ne pas être un grand spécialiste, la FED est bien plus active que la BCE sur l'émission monétaire.... On lui en fait d'ailleurs souvent le reproche dans la sphère publique !
C'est un plaisir de débattre de ces sujets.
Rédigé par : Jean Spiri | 01/10/2013 à 18:01