Hier, tous sarkolâtres, sans le recul critique qui aurait justement servi la majorité, aujourd'hui, tous sarkophobes, prêts, comme les lemmings, à se suicider collectivement en suivant le premier critique venu. Le spectacle donné par de nombreux hommes politiques de droite est affligeant.
Il y a une réalité simple : un gouvernement qui travaille depuis trois ans et a mené de nombreuses réformes ; un Président de la République qui a su mener une politique volontariste avec courage, élu pour cela par une grande majorité de Français ; une démobilisation de l'électorat dont il faut savoir tirer des conséquences, notamment en tenant les promesses d'amélioration de la vie quotidienne des classes moyennes ; une crise économique qui dure, même si elle a été atténuée par de bonnes décisions ; une impression de fouillis, de précipitation qu'il faut corriger en redonnant du sens à l'action politique.
De ces constats en apparence très divers, choux et carottes, quelle ligne directrice peut-on tirer ?
La première, c'est que la droite doit se rassembler, et apprendre l'art de la critique constructive. Le Gouvernement que nous avons est actuellement le plus à même de préparer la croissance durable de demain, c'est le plus important. J'ai été en désaccord sur de nombreux points avec la politique menée par le Gouvernement - immigration, identité nationale, apparent recul sur la fiscalité verte, pasquet fiscal qui prive de trop de marges de manoeuvre. Cela ne m'empêche pas de considérer que le Grenelle de l'environnement est une réussite, que les réformes engagées sur le marché du travail étaient nécessaires, que le travail est redevenue une valeur, que la réforme des retraites est urgente, que les réponses apportées à la crise économique sont les bonnes, qu'un véritable bouclier social s'est mis en place, que la solidarité est au rendez-vous, avec le RSA, le Plan Alzheimer, que la France a retrouvé une place moteur dans l'Union européenne... et j'en oublie beaucoup ! Cela ne m'empêche pas de considérer que nous devons soutenir pleinement le Président de la République et le Premier ministre dans leur action réformatrice ! Oui, à la réflexion, non à la destruction : c'est ce chemin que nous devons emprunter.
La deuxième, c'est que l'UMP doit redevenir, sous la houlette de son Secrétaire général qui en a posé les jalons, une force d'explication, de mobilisation, d'anticipation. Cela veut dire mener un véritable travail de pédagogie sur les réformes : expliquer leur nécessité, en quoi elles préparent l'avenir, en quoi elles sont équitables et participent d'une vision globale de la société ; expliquer aussi pourquoi certains effets tardent à se faire sentir du fait de la crise. Cela veut dire renouveler l'action militante, savoir créer des rendez-vous en phase avec les électeurs qui se sont détournés lors des dernières élections, leur proposer des débats, de l'action citoyenne, les associer à des mesures locales. Cela veut dire enfin construire nos priorités pour 2012, montrer que la vision de la société, de l'économie, de la France, qui s'esquisse depuis 2007 doit être poursuivie, améliorée, qu'il existe encore de nouveaux horizons que nous sommes capables d'atteindre avec l'énergie dont la majorité fait preuve depuis trois ans. Cette réflexion doit se construire, avec les militants et les élus, notamment les élus locaux qui doivent être force de propositions et mener des expérimentations, avec les cercles de réflexion comme le Club 89 que relance Benoît Apparu, avec la société civile et les experts que nous devons consulter. Ce travail se prépare aujourd'hui : le bilan et le projet doivent être les deux faces d'une même vision et d'une même conviction.
Alors ne succombons pas à l'esprit lemming ! Mettons-nous en ordre de marche, apportons nos idées et nos énergies, n'oublions pas que le projet de 2012, il appartient à chacun de nous de le construire, dans son parti.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.