La nature dans la ville, sans mettre la ville à la campagne, n'en déplaise à Alphonse Allais, voici l'ambition de notre commune depuis plusieurs années. Courbevoie est une ville très minérale, avec ses tours, ses dalles, sa densité, malgré ses espaces verts nombreux. Pourtant, elle est reconnue au niveau national pour ses efforts et sa conception du développement durable : les quatre fleurs obtenues par la ville ne sont pas anecdotiques, car ce concours ne concerne pas seulement les massifs fleuris, mais bien désormais une approche globale du rapport à l'environnement dans une ville. Sous l'impulsion du Maire et de ses adjoints comme Bernard Accart et Michel Chambers, du responsable des espaces verts Jacques Macret, Courbevoie a développé une approche volontariste qui se traduit désormais dans un Agenda 21 ambitieux (qui n'a pourtant pas été voté par l'opposition municipale, jamais en mal d'une querelle politicienne), comme dans une nouvelle vision des espaces verts (nouvelles plantations et récupération d'eau au cimetière, application de la charte de la biodiversité, nouvelles espèces vivaces originales - qui devraient d'ailleurs faire l'objet d'un article dans Courbevoie magazine, la plante du mois), et plus largement dans l'aménagement urbain (adoption d'un PLU qui prévoit de nombreuses coulées vertes,...). Comment retisser de l'espace naturel dans le tissu urbain ? Réponse in concreto avec le réaménagement de la rue du Château-du-Loir.
Ce projet de réaménagement de la rue du Château-du-Loir, derrière l'école et le futur collège, est l'occasion de montrer qu'un autre aménagement est possible. Le long des voies ferrées, cette rue manque pour l'instant cruellement d'atouts... L'idée est d'en faire l'axe de la future coulée verte qui longera les voies. Pour cela, une voie de desserte pour les livraisons des bâtiments scolaires sera créée, mais à sens unique avec un giratoire en fin du rue, afin de limiter son emprise. Le traitement en sera de style semi-piétonnier, avec un mobilier urbain propice à l'appropriation par les piétons, comme des bancs végétalisés. La voie gagnée sera transformée en prairie urbaine. Il ne s'agit pas de planter des fleurs, mais bien de créer un écosystème qui se développera dans le temps, en veillant à ce que la biodiversité des espèces végétales soit représentée. Les plantes vivaces sont privilégiées, et les espèces sont sélectionnées pour une gestion durable de l'eau. Voilà le style d'intervention discrète, un projet qui n'est pas impressionnant, mais qui montre comment une approche responsable de l'aménagement urbain peut progressivement changer la ville, réintroduire la nature d'une manière qui ne soit pas artificielle, pour le plus grand plaisir des habitants.
Il faut ajouter que ce projet se situe dans une approche globale du développement durable, puisqu'une partie de l'entretien sera assurée par l'association Espaces http://www.association-espaces.org/ qui emploie des personnes en réinsertion. Ces "éco-cantonniers" interviennent depuis quelques temps déjà sur les talus SNCF de la ville, pour le plus grand bonheur des habitants qui en avaient assez de leur aspect peu soigné. Faire des métiers verts de demain des emplois aidant à l'insertion professionnelle, faire rimer écologie avec solidarité, respecter la nature sans oublier les femmes et les hommes : voici l'exemple de ce que doit être le développement durable appliqué dans nos collectivités locales.
Bien évidemment, nous avons encore beaucoup d'efforts à fournir en la matière, et l'Agenda 21, adopté récemment après le travail de concertation et d'animation mené par Michel Chambers, nous permettra d'appliquer cette démarche responsable à toutes les politiques de la ville. Mais d'ores et déjà, Courbevoie est une ville pionnière en matière de développement durable : nous devons mieux le faire savoir, nous devons créer une cohérence pour que toutes les actions entreprises par la ville respectent cet esprit, nous devons avoir l'ambition de faire de notre commune un exemple de l'application des technologies vertes, des emplois verts et solidaires, d'une qualité de vie irréprochable, d'une réelle participation de tous les citoyens, qui s'investissent déjà énormément dans des associations comme Consomm'acteurs (AMAP Courbevoie). C'est un pari qui en vaut la peine : aux marges du 1er quartier d'affaires européen, dans un environnement très dense, nous devons montrer qu'une autre ville est possible. Comme Issy est la ville du numérique, c'est sur la thématique développement durable que Courbevoie peut et doit se singulariser.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.