Ce mercredi 30 juin, vote au Conseil municipal de la création du Syndicat intercommunal d'études et de projets du territoire des deux Seine, où je représenterai la ville de Courbevoie aux côtés de Jacques Kossowski et de Marie-Pierre Limoge. Ce syndicat rassemble les villes de Courbevoie, La Garenne-Colombes, Nanterre, Puteaux, Rueil-Malmaison et Suresnes, et a vocation à être moteur dans la définition d'un pôle appuyé sur La Défense, ayant une identité de territoire, soucieux d'un développement économique, durable et solidaire. Dans le cadre des réflexions sur le Grand Paris, et de la fusion entre l'EPAD et l'EPASA, le syndicat sera une force de proposition et un interlocuteur de poids pour imaginer l'avenir de nos villes au bénéfice de nos concitoyens. C'est pourquoi les villes, quelle que soit leur couleur politique, se sont unies. On peut regretter qu'à Courbevoie, les considérations partisanes de l'opposition l'aient emporté sur l'intérêt général. En effet, si le MODEM et CAP 21 ont voté pour ce projet, le PS et les Verts ont voté contre, au motif que le nombre de sièges et le mode d'élection des conseillers syndicaux, décidés entre les villes, ne prévoit pas de représentation de l'opposition. J'aurais préféré une abstention, plutôt que ce refus d'un projet structurant pour l'avenir de notre ville. Il faut parfois savoir dire oui, ou du moins ne pas dire non, quand l'enjeu est aussi essentiel non seulement pour les habitants de nos villes, mais au-delà pour toute la métropole.
C'est une démarche complémentaire de celle d'intercommunalité que nous avons entreprise avec Puteaux. En effet, le syndicat est bien destiné à construire et promouvoir une vision de territoire, alors que la communauté d'agglomération aura des compétences très précises dans de nombreux domaines. Les deux démarches sont parfaitement articulées : dans un cas, l'intercommunalité, il s'agit d'un processus long et complexe ; de l'autre, d'élaborer une stratégie territoriale qui ne nécessite pas de transferts de compétences. Cela n'exclut pas, comme nous l'avions dit lors de précédents débats au Conseil municipal, que demain l'intercommunalité de Courbevoie-Puteaux rejoigne celle de Nanterre-Rueil-Suresnes, en incorporant également La Garenne-Colombes et Bois-Colombes, voire au-delà. Mais il faut faire preuve de pragmatisme, sans perdre de vue l'idéal : c'est ce que nous faisons, en tenant compte du fait que la grande intercommunalité n'est pas encore mûre, mais qu'il y a une volonté pour travailler ensemble à un projet territorial.
Il faut bien se représenter la place des six communes "Coeur Défense" en Ile-de-France. C'est un ensemble de près de 370 000 habitants, comparable à Zurich, Nice ou l'agglomération de Bilbao, supérieur à des ensembles comme Plaine commune qui rassemble les communes du Nord parisien autour de Saint-Denis. Il ne s'agit donc pas seulement d'un pôle majeur à l'échelle francilienne, ou nationale, mais aussi européenne. Surtout, en termes de PIB, grâce à la présence de nombreuses entreprises leaders, c'est un ensemble d'un poids économique considérable, de 30 milliards d'euros, soit davantage que le Luxembourg, le même niveau que la Gironde, et à peine moins que le Vietnam ! C'est un espace-projet formidable : nous avons l'opportunité de définir ensemble de recréer des liaisons urbaines, les transports prioritaires pour notre territoire, de mettre en place une vraie stratégie de développement, de formation, de penser les projets structurants, notamment culturels ou sportifs, de voir l'insertion de notre territoire non seulement dans la région Ile-de-France, mais aussi au niveau national et européen. Mais cet espace-projet ne doit pas oublier l'espace-concret, ce qu'il apporte à ses habitants, la solidarité qui doit se renforcer, le développement durable qui doit s'appliquer à tous les projets, l'animation de proximité qui ne doit pas être oubliée. Le syndicat va permettre de ne pas oublier cette dimension. Dans son ouvrage sur le Grand Paris, Christian Blanc indique d'ailleurs que le grand pôle financier de l'ouest parisien doit aussi être un pôle attractif pour sa qualité de vie. Le Grand Paris, cela ne doit pas être seulement des tuyaux, mais un vrai plus à tous les niveaux pour les habitants. Un syndicat de communes tel que le nôtre permettra de porter cette dimension humaine et de proximité que doit avoir le Grand Paris.
Enfin, cet espace n'a pas vocation à rester enfermé sur lui-même. Il y a des complémentarités formidables à imaginer avec l'ensemble de la boucle Nord des Hauts-de-Seine, jusqu'à Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne, en passant par Colombes, Asnières-sur-Seine, et bien sûr Bois-Colombes. L'ensemble de la boucle Nord souffre de difficultés socio-économiques, et nous ne pouvons laisser de côté ce territoire, ce qui ne profiterait à personne. Construire un projet de territoire fort, sans se préoccuper du territoire voisin, surtout s'il connaît des difficultés, serait une faute qui remettrait en cause le dynamisme même du territoire . D'autant plus que les atouts de la boucle Nord sont réels : une accessibilité qui se renforce (ligne 13 prolongée, RER C, voies routières), le développement du transport fluvial, des espaces verts importants, des friches industrielles en attente de reconversion, un tissu industriel varié et des implantations tertiaires qui se développent. Il y a des centralités à recréer, une requalification urbaine à poursuivre, un lien avec La Défense qui doit se faire dans tout les domaines, y compris le soutien à l'entrepreneuriat, la formation, car c'est il est plus que jamais nécessaire d'investir dans l'humain. Le port de Gennevilliers est un élément très important pour la région, qui doit être revalorisé. La vision qu'en présentent des architectes du Grand Paris comme Jean Nouvel ou Roland Castro (ci-dessous) montre combien pour eux Gennevilliers est un pôle structurant, qui doit être le symbole d'une volonté politique de qualité de vie et de développement de tous les espaces du Grand Paris. Il faut des gestes forts. C'est aussi notre pari, dans la proximité, et nous devons tout faire pour travailler avec nos voisins à cette approche globale.
Voici notre vision dynamique de notre territoire au sein du Grand Paris, qui part de Coeur Défense pour regarder toute la boucle Nord des Hauts-de-Seine, voici le mouvement engagé. Demain, du port de Gennevilliers à la Malmaison, c'est un pôle commun, riche de la diversité de ses habitants, de ses activités, de ses équipements, riche d'une même approche d'un développement économique fort, durable et solidaire, qui comptera à l'échelle européenne autant qu'il satisfera les aspirations quotidiennes de ses habitants.
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