Qu'il soit béni, le dimanche ensoleillé qui nous invite à la lecture et nous permet de découvrir un chef d'oeuvre ! Je ne peux que recommander la lecture de Jeunesse sans dieu d'Ödön von Horváth (que vous aurez soin d'aller acheter dans votre librairie de quartier), un court roman d'une rare intensité qui se situe dans les années 1930 en Allemagne et raconte les réactions d'un professeur face à la montée du nazisme chez ses propres élèves, ses réactions, ses doutes, et son choix final de la vérité et de l'humanisme.
Une prose directe et efficace, le portait précis, au travers d'un fait divers, d'une génération violente et sans âme, de la lâcheté et la veulerie des adultes, une atmosphère oppressante et la preuve que chaque homme, quelles que soient ses faiblesses, a le choix. Sûrement une des meilleures charges des années 1930 contre la perversion de toute la société par le nazisme, et au-delà un livre qui nous invite à la réflexion sur tous ces signes que nous ne voulons parfois pas voir, sur nos compromissions personnelles et sociales et nos capacités de résistance. On ne ressort pas indemne d'un tel livre !
La force de la littérature d'Horváth n'échappa d'ailleurs pas aux nazis, puisque ses livres ont été brûlés et interdits en Allemagne dès 1933 et Jeunesse sans dieu fut publié en 1937 à Amsterdam, où une maison d'édition s'était spécialisée dans la publication des écrits des exilés allemands et autrichiens. Je remercie l'ami qui m'a fait découvrir cet auteur peu en connu en France (alors qu'il y est mort... écrasé par une branche sur les Champs Elysées) et je vais m'empresser d'aller acheter d'autres de ces oeuvres. Si vous avez des conseils, n'hésitez pas à me les communiquer !
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