Emu par toutes les suppliques de millionnaires outre-Atlantique et en France, j'ai pensé qu'il fallait leur donner un moyen supplémentaire de réaliser leur rêve ! Certes, les hausses d'impôt qui ont été prévues par le Gouvernement pour les foyers les plus aisés vont venir calmer leurs ardeurs, de même que l'indispensable remise à plat de la fiscalité sur les revenus comme sur le capital qui interviendra après 2012, quel que soit le camp victorieux, mais il faut aller plus loin : ouvrir une ligne dans les déclarations d'imposition pour une contribution volontaire. Cette idée pourrait déjà naître sur la télédéclaration, pour un coût nul, et après être élargie dans la version papier.
Non, cette idée n'est pas qu'une plaisanterie ! Parfois, on se dit qu'on peut bien arrondir l'impôt, et ces quelques centimes ou euros multipliés font déjà des grandes rivières. Souvent aussi, quand on ramène le poids de l'endettement par foyer, on peut être pris d'une envie de libérer les générations futures : que ceux qui ont les moyens ne s'en privent pas ! Et surtout, si ce cette contribution volontaire pouvait être fléchée, ne serait-ce pas un bon moyen de mieux associer nos concitoyens à des investissements d'avenir ?
En effet, je reçois souvent, comme beaucoup d'entre nous, des appels à cotisation de mes anciennes écoles, où l'on me propose de soutenir tel programme, tel projet, la réfection de la bibliothèque ou l'achat d'un nouveau bâtiment. Si l'on pouvait ainsi financer l'hôpital public, parce qu'on y a été bien soigné récemment, l'école ou l'université, parce que l'on a envie que nos enfants bénéficient du meilleur système scolaire, ou le développement des énergies renouvelables, parce qu'on y croit, ou l'entretien du patrimoine culturel, parce qu'on y est attaché, ou bien au désendettement, parce qu'on a conscience de cette priorité, n'y aurait-il pas un certain nombre de contribuables qui seraient prêts à mettre une contribution volontaire. Ne sous-estimons pas, en cette période de crise, le sens de la responsabilité de beaucoup de Français qui commencent à être inquiets pour l'avenir de leurs enfants. Et il y a de quoi ! Pour la première fois, le service de la dette sera le premier poste du budget, devant l'éducation. A nous de renverser la tendance, pour ceux qui le peuvent. Cela ne doit pas venir amputer les dons qui sont faits aux associations, et qui répondent à une autre logique, défsicalisée.
Et c'est une idée qui pourrait être étendue aux impôts locaux ! Chacun d'entre nous aurait alors la possibilité d'abonder de manière simple à un projet qui lui tient à coeur, ou aux actions du centre communal d'action sociale.
Bien sûr, l'orientation de la dépense publique par ceux qui ont le plus d'argent peut poser question, sans compter la problématique d'un désengagement de l'Etat au profit d'une sorte d'action privée. Mais, dans la mesure où il s'agirait d'un plus, qui ne serait pas prévisible à l'avance, et dont le montant resterait certainement modeste au regard du budget total, il ne devrait pas avoir d'effets pervers.
Sans compter que, dans un univers où le budget est en fait voté à plus de 90 % à l'avance (les crédits reconductibles), revenir à un fléchage des ressources et à la possibilité d'impulsions nouvelles n'est pas inintéressante.
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