Entendu ce matin à la radio : "Sarkozy et sa réforme". Je comprends bien que la réforme des retraites soit associée au Président de la République. Mais il ne faudrait pas oublier que la réforme des retraites a un seul but : sauver le système de retraite par répartition auquel plus des trois quarts des Français sont très attachés. Cette réforme est nécessaire, pour des raisons financières et démographiques. C'est donc quelque part notre réforme, celle de tous les Français qui sont partie prenante du système de retraite. Cette dimension de contrat social qui fonde notre sécurité sociale a malheureusement disparu sous la complexité des systèmes, et la nécessaire part de solidarité qui contribue à son financement. Mais c'est un lien essentiel pour le fonctionnement de notre société et ses valeurs ! Dans ce cas précis, il renvoie à la solidarité intergénérationnelle et pose de nombreuses questions sur les liens entre les âges, la place des âges dans notre société, autant de questions rapidement évacuées, qui nous intéressent tous.
Après, il y a les modalités de la réforme, sur laquelle on peut discuter sans fin - toute réforme nécessitant de toute façon des ajustements au cours du temps - et avoir de réels désaccords. Mais il ne faut pas croire qu'on fait une telle réforme par plaisir ! Une réforme des retraites est toujours difficile politiquement, et ce n'est jamais populaire de devoir travailler plus longtemps ! Alors je ne crois pas que ce soit une réforme que le Président de la République ait initiée pour gagner des points dans les sondages, mais bien parce qu'elle était nécessaire à la société.
Discutons sur le fond des mesures, pas sur la nécessité d'une réforme. Il est dommage que les débats à l'Assemblée nationale aient personnalisé le texte et se soient attachés à des chimères plutôt que d'aborder des sujets importants, comme la question des inégalités hommes-femmes, la pertinence des critères de pénibilité, d'autres sources de financement, l'inégalité d'espérance de vie selon les catégories socio-professionnelles, etc. Mais pour débattre intelligemment, encore aurait-il fallu que toute le monde soit convaincu qu'il s'agissait de notre réforme, pas de sa réforme !
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