Rassurez-vous, il ne s'agit pas d'une étude comparée entre Pär Lagerkvist et Blaise Cendrars, ni d'un hommage à un excellent ami qui avait écrit un sublime opéra-bouffe, Le nain pervers, qu'il interprétait avec beaucoup de conviction, ni d'une digression sur le célèbre arrêt du Conseil d'Etat Commune de Morsang-sur-Orge. Non, c'est plutôt un compte-rendu en raccourci des invectives échangées au conseil municipal de Courbevoie mardi 19 octobre au soir.
Plantons le décor : un des adjoints cite Bernard de Chartres (car nous avons des lettres en banlieue) : "Nous sommes des nains juchés sur des épaules de géant", puis s'adresse à un membre de l'opposition en lui disant : "vous êtes un nain particulièrement arrogant". Celui-ci, qui, il est vrai, n'est pas grand, le prend pour une attaque personnelle et enchaîne sur une attaque personnelle très limite, de type privée, que je ne reproduirais pas ici car, en plus d'être blessante, elle est totalement infondée. Brouhaha, auquel je participe bien évidemment (on sait l'intérêt à l'Assemblée de lancer quelques interjections pour être inscrit dans le compte-rendu - certains de nos parlementaires l'utilisent même pour assurer à leur épouse légitime qu'ils ne sont pas entre les bras de leur maîtresse), m'attirant cette remarque étrange "Oh, vous, le normalien". J'en suis resté coi. Certes, nous sommes célèbres pour notre goût du chahut, mais je n'ai pas le souvenir d'avoir fait mention de mes diplômes dans cette assemblée (j'ai plutôt tendance à considérer que l'on doit être jugé sur ce que l'on fait, pas ce que l'on a fait). Mais il est vrai que trouver cette information n'est pas bien difficile !
J'avoue avoir eu du mal à savoir s'il s'agissait d'une sorte d'insulte, d'hommage, mais en tout cas, cela m'a ramené aux temps pas si lointains où je croyais au courage de refuser la médiocrité. Dieser Mut hiess mich endlich stille stehn und sprechen : "Zwerg!Du! Oder ich!".
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