À longueur de blogs, de tribunes et de tracts, l’opposition municipale, Gauche et Modem confondus, refuse systématiquement tout projet de développement du quartier de la Défense, qui est pourtant un secteur clé de notre avenir. Le pilonnage est continu, il utilise curieusement les mêmes arguments ainsi que la même rhétorique, et ma personne est violemment mise en cause.
Sur la forme, dois-je rappeler que je suis maire par la volonté des électeurs ? Qu’avec mon équipe, nous tenons notre légitimité du suffrage universel ? Qu’enfin le débat républicain mérite un minimum de tenue et de respect ? Par son attitude, que j’assimile à une dangereuse dérive populiste, l’opposition municipale discrédite les institutions démocratiques, auxquelles elle appartient pourtant elle-même.
Sur le fond, c’est simple, la Gauche et le Modem sont contre tout ! Les dernières attaques en date concernent Arena 92, complexe sportif et culturel envisagé à Nanterre, et le projet Hermitage, deux tours à Courbevoie avec logements, bureaux, commerces, salle de concert, galerie d’art et hôtel. Dès qu’un projet est en cours d’élaboration, Gauche et Modem s’allient pour en donner immédiatement une version apocalyptique, imaginant un avenir de nuisances accrues et d’atteintes multipliées à la qualité de la vie. Triste et désolante appréhension du futur !
Soyons sérieux, et rappelons que la Défense est née de la volonté, à la fin des années cinquante, de créer en France un quartier d’affaires, en prévision de l’évolution économique mondiale. Il est vain et naïf de nier la réalité, d’autant que cette vision s’est avérée parfaitement juste : la Défense est adaptée à la situation de ce début de XXIe siècle, le pari est plus que gagné puisque nous avons bâti le premier quartier d’affaires européen. Il s’agit d’une réussite non seulement pour notre pays et notre région, mais aussi pour Courbevoie qui, dès l’origine, a adhéré au projet avec enthousiasme. La Défense, aujourd’hui, c’est 3 600 entreprises dont 15 des 50 premières mondiales, 3 millions de m² de bureaux et 180 000 salariés. Pour le seul territoire courbevoisien, elle concentre plus de 1 900 entreprises !
De ce fait, il ne faut pas craindre de dire que la Défense a été et demeure une chance pour Courbevoie. Se souvient-on que dans les années 1950, notre ville n’était qu’une modeste cité de la banlieue artisanale et industrielle de l’ouest parisien, sous-équipée et à l’habitat souvent médiocre ? En un demi-siècle, Courbevoie s’est transformé pour devenir une commune moderne et attractive, offrant des équipements publics dans tous les secteurs : sportif, culturel, social, éducatif, etc. Il est évident que ce développement spectaculaire n’a été possible que grâce aux recettes produites depuis des décennies par la Défense, que tant de villes, d’ailleurs, nous envient.
En 2009, la taxe professionnelle et la taxe foncière, uniquement pour les entreprises courbevoisiennes du quartier d’affaires, ont rapporté près de 36 millions d’euros au budget municipal, ce qui représente, pour avoir un ordre de grandeur, 3 écoles de 12 classes et 2 crèches de 60 berceaux ! Jamais nous n’aurions pu développer les services à la population, rénover le parc immobilier et créer de nouveaux espaces verts et de détente sans cette manne financière. Et cela, en restant l’une des villes où l’on paie les impôts locaux les plus faibles dans le département ! En outre, qui pourrait nier les avantages apportés par la Défense pour les Courbevoisiens en terme d’emplois, notamment pour les plus jeunes ?
C’est pourquoi Courbevoie a intérêt au succès du quartier d’affaires, qui n’a été possible qu’en raison de son évolution constante et de son adaptation continue aux nouvelles donnes de l’économie internationale. Si nous voulons garantir sa prééminence, en particulier européenne, la Défense doit continuer à se développer. Contrairement à ce pensent la Gauche et le Modem, l’économie, comme la vie, n’est pas statique, elle est dynamique, l’avenir se prépare, il ne se combat pas. Qu’ils le veuillent ou non, la concurrence est et sera de plus en plus rude : Singapour, Hongkong, Shanghai et, plus près de nous, Londres avec la City et Canary Wharf, ou Francfort avec le Bankenviertel. Toutes ces places économiques et financières ne nous attendront pas, elles poursuivront leur marche en avant, et il est bien évident que si nous décidions de ne rien faire comme le préconise notre opposition conservatrice, nous serions rapidement rétrogradés. Et Courbevoie subirait aussitôt les conséquences négatives de ce recul.
Je n’oublie pas également que la Défense compte 20 000 habitants. Sur ce point, je tiens à souligner que le plan de renouveau est aussi l’occasion de reconstruire progressivement un nouveau cadre de vie. C’est ainsi qu’aux abords des nouvelles tours, nous veillons de manière systématique à faciliter la circulation et le stationnement ainsi que l’installation de commerces, à promouvoir les accès piétonniers et la qualité de l’environnement, à développer les transports publics avec, notamment, le prolongement vers l’ouest du RER E (EOLE).
Je réaffirme donc haut et fort que je continuerai à soutenir les projets qui permettront à la Défense de garder le rang qu’elle a su conquérir par l’investissement et l’innovation. Je le ferai parce que c’est le seul moyen de tirer Courbevoie vers le haut. La Gauche et le Modem refusent que la Défense ait la capacité de relever les défis de l’avenir. Pour ma part, les choses sont parfaitement claires : Courbevoie est impliqué dans l’aménagement de la Défense depuis le début et en a bénéficié. Il n’y a par conséquent aucune raison pour que nous nous arrêtions en chemin. Ce serait une double erreur historique : pour notre économie et pour l’avenir des Courbevoisiens.
Jacques Kossowski
Maire de Courbevoie et Député des Hauts-de-Seine
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