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Le thérémin me poursuit : deux fois en quinze jours pour l'un des instruments de musique les plus injustement méconnus du monde, c'est beaucoup !
Le musée des instruments de musique de Bruxelles est l'un des plus complets qu'il m'ait été donné de voir, et il est de surcoît situé dans un bâtiment Art nouveau magnifique (avec un café très sympa au sommet) : il possède un thérémin. L'exposition de la Cité de la musique, Lénine, Staline et la musique (dont je conseille vivement la visite, ainsi que la lecture du livre Chostakovitch et Staline de Solomon Volkov, pour se mettre dans l'ambiance) présente un modèle qu'il est possible d'essayer - et qui fait partie de la collection permanente du musée. Il faut dire que la vie de Lev Termen (ou Léon Thérémine), l'inventeur de cet instrument, offre un bon résumé du rapport complexe entre musique et pouvoir en Union soviétique.
Lev Termen était violoncelliste et opérateur radio de l'Armée rouge, et il mit à profit cette double compétence pour inventer en 1918. Son fonctionnement repose sur un principe accoustique simple : les mouvements du musicien autour des antennes viennent perturber les ultrasons émis par deux oscillateurs, et cette perturbation crée alors un signal sonore audible. Si cette invention a été vue comme un symbole de la supériorité technologique de l'Union soviétique par Lénine, permettant à Lev Termen de présenter son instrument dans le monde entier, où il conquit des compositeurs comme Schnittke ou Varèse, elle n'a pas porté chance à son inventeur qui est kidnappé aux Etats-Unis par le NKVD en 1938, et envoyé en camp en Sibérie. Officiellement, sa mort est annoncée. C'est un cinéaste réalisant un documentaire sur le thérémin et son inventeur qui découvre en 1990 que Lev Termen est toujours vivant ! Entretemps, le thérémin a été peu à peu oublié, même s'il est utilisé dans quelques tubes célèbres comme le Good vibrations des Beach Boys !
Il est très amusant de jouer du thérémin, comme j'ai pu en faire l'expérience à la Cité de la musique. Mais il faut de la virtuosité - et pas mal d'entraînement - pour en jouer comme Léon lui-même http://www.youtube.com/watch?v=w5qf9O6c20o. Bref, un cadeau intelligent et ludique à portée de toutes les bourses http://theremin.tomfarrell.org/buyTheremin.html !
NB : il faut se procurer de surcroît, pour susciter l'admiration de Tante Antoinette à Noël, le smoking, le noeud papillon, la fine moustache, la brillantine et l'air digne !
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La ville de Courbevoie a adopté lors du conseil municipal du 13 décembre sa contribution au débat public concernant le réseau de transport du Grand Paris (http://www.debatpublic-reseau-grandparis.org/). Comme l'a rappelé Pierre Bordeaux, adjoint au maire chargé de la prospective, cet avis concerne avant tout le métro automatique du Grand Paris, même s'il traite aussi de points connexes liés à l'intermodalité (la future gare de RER E, la gare ferroviaire de Bécon-les-Bruyères).
La ville se prononce ainsi pour une station du métro automatique à La Défense, sous le CNIT ou la rue Carpeaux, afin de permettre des interconnexions rapides avec les autres modes de transport. Cette remarque vaut aussi pour la future gare de RER E, qui doit être bien reliée au centre d'échanges, et pour la future LGV Paris-Normandie. La ville se prononce également pour une gare de super métro à Bécon-les-Bruyères (réunion de concertation le 17 janvier 2011), et demande que ce projet aille de pair avec la modernisation (et notamment la mise aux normes d'accessibilité...) de la gare Transilien de Bécon. Par ailleurs, la ville se félicite que le Contrat de développement territorial qui accompagnera le développement des quartiers situés à proximité des nouvelles gares face davantage de place aux maires, qui doivent conserver leurs prérogatives. Enfin, la ville rappelle l'ardente nécessité d'une amélioration actuelle des conditions de transport et de modernisation du matériel roulant.
J'ai beaucoup aimé la carte interactive qui permet de connaître les temps de déplacement futur via le métro automatique http://www.metrograndparis.com/carteit/. Il indique à chaque fois si l'itinéraire est plus court ou non, et c'est bien dans l'amélioration du banlieue-banlieue que c'est le plus impressionnant. Si l'on prend Bécon-Issy, on passe à 15 minutes contre 32 actuellement ; 26 minutes contre 1 heure pour Roissy ; 36 minutes contre 1 h 13 pour Orly ; 25 minutes pour aller à Saclay, aujourd'hui si mal desservi. Je sais, j'ai pris, selon les contempteurs du projet, les exemples de trajet qui n’arrangeront que les hommes d’affaires. Mais cette vision me semble réductrice : l’avion s’est démocratisé, et les habitants sont aussi des salariés pressés de rejoindre leur lieu de travail ou de rendez-vous. Sans compter que ce sont aussi des pôles de vie ! Personnellement, j’ai plein d’amis à Issy et Bagneux que je serai ravi d’aller voir en moins de 20 minutes.
Mais un système de transport ne peut pas remplir toutes les attentes. L'objectif du métro automatique du Grand Paris est de relier rapidement les principaux pôles urbains de la Région capitale, ce qui rend plus difficile la prise en compte des besoins de desserte de proximité banlieue-banlieue, pour se concentrer sur ceux qui s’expriment à l’échelle de la métropole. Mais plutôt que d’essayer de résoudre une équation impossible, ne faut-il pas essayer de développer à partir de grandes gares suffisamment éloignées pour garantir des temps de trajet court un réseau secondaire performant de desserte locale. C’est d’ailleurs la suggestion que fait la ville de Courbevoie dans son avis.
Le projet Arc Express, http://www.arcexpress.fr/, n’était pas l’objet de cet avis, mais il importe d’en parler puisqu’il est ouvert à al concertation au même moment et propose un tracé proche. Sa philosophie est différente, puisque les stations sont bien plus nombreuses, privilégiant la desserte de proximité. Le problème, c’est que cela risque d’allonger considérablement les temps de trajet, et ne faciliter que les déplacements entre des villes proches, de banlieue à banlieue (des portions d’arc). On perd l’objectif de desserte globale de la métropole, adaptée à différents types d’usages. Ce projet remplit donc mieux certains objectifs que le projet de métro automatique, mais il ne couvre pas mieux les besoins dans leur ensemble. Et je remarque qu'Arc Express ne prévoit pas de desserte de Bécon-les-Bruyères, le tracé depuis La Défense passant au niveau de La Garenne Colombes, alors même qu’il s’agit d’un pôle économique en plein développement et d’un pôle d’attraction important. Je conçois qu'il puisse y avoir un débat, très intéressant, entre ces deux conceptions. Mais je conçois mal pourquoi l'opposition municipale ne s'intéresse qu'à Arc Express, qui dessert moins bien Courbevoie, et présente aussi des points négatifs, au seul motif que c'est le projet de Jean-Paul Huchon.
Bien évidemment, il est probable qu’un accord, qui tienne compte des priorités exprimées par les deux projets, soit enfin trouvé entre l’Etat et la région pour un tracé unique, et que chacun se préoccupe de ce qui restera de toute façon la clef de réussite de tout projet : les liaisons secondaires, celles qui, à partir des gares principales, vont irriguer tout le territoire. C’est ce système global que nous voulons construire à Courbevoie, via l’interconnexion, le développement de nouveaux modes de transport en commun, mais aussi via les solutions partagées (vélo comme auto) et les circulations douces. Pour que la mobilité ne soit plus théoriques, mais réelle pour tous. Et que notre commune trouve sa place qui lui revient dans le système métropolitain, celle d’un cœur du Grand Paris.
Rédigé à 08:24 dans Actualité, Courbevoie | Lien permanent | Commentaires (1)
Dans le cadre de la réflexion pour l’année 2011, « Nouvelles libertés, nouvelles sécurités », le Club 89 organise une série de soirées-débats mensuelles, réunissant des personnalités et experts de la société civile ainsi que de la sphère publique, qui viendront débattre sur des thématiques variées, dont les enjeux sont particulièrement cruciaux pour l’avenir de notre société. La teneur de ces soirées-débats, les pistes de réflexion et d’action qu’elles auront ouvertes, seront diffusées à travers des revues numériques.
Vous êtes chaleureusement convié(e) à la première de ces soirées, le mercredi 12 janvier 2011 à 19h30 à l’Assemblée nationale, Salle Victor Hugo, 101, rue de l’Université 75007 Paris, qui aura pour thème :
Principe de précaution : quelle liberté pour quelles sécurités ?
Intervenants :
- Claude ALLEGRE, ancien ministre, géochimiste (sous réserve de confirmation).
- François EWALD, philosophe, professeur titulaire de la chaire d’assurances au Conservatoire National des Arts et Métiers. Il préside l’Observatoire du Principe de précaution.
- Martin GUESPEREAU, conseiller auprès du Directeur Général de l’Agence nationale de Sécurité Sanitaire.
Et, en présence de :
- Benoist APPARU, secrétaire d’Etat chargé du Logement, Président du Club 89
- Bruno BOURG-BROC, Député de la Marne, Vice-président du Club 89
La soirée se poursuivra, pour les participants qui le souhaitent, par un dîner autour de Benoist APPARU(Participation pour le dîner : 45 euros).
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REPONSE :
Merci de retourner ce coupon-réponse avant le jeudi 6 janvier 2011 - à l’adresse suivante : Club 89, 60, rue du Cherche-Midi 75006 PARIS.
Vous pouvez également répondre par mail : [email protected].
Nom :…………………………………………… Prénom :……………………………………………….
Téléphone : …………………………………… E-mail :………………………………………………...
□ Je participe à la soirée-débat du 12/01/2011.
□ accompagné(e) de … personnes.
□ Je souhaite participer au dîner en présence du Président du Club 89 après le débat (dans la limite des places disponibles ; participation : 45 euros par personne).
□ accompagné(e) de … personnes.
Si vous souhaitez participer au dîner, merci de joindre au coupon-réponse un chèque de 45 euros, à l’ordre du Club 89. Le nom du restaurant vous sera communiqué dès réception.
Rédigé à 18:20 dans Actualité, Coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (0)
Le décès de Jacqueline de Romilly ne marque pas, je l'espère, la fin de ses combats pour une conception exigeante et humaniste de la culture et de l'éducation.
Cette vision, qui remonte à la Renaissance, n'est en rien passéiste, bien au contraire, puisque, comme le dit Hélène Carrère d'Encausse, Jacqueline de Romilly "considérait que la langue et la culture grecques étaient une éducation à la compréhension de la liberté de l'individu, de l'attachement à la démocratie". Et aussi, pourrait-on ajouter, une incitation à réfléchir au sens même de l’humain. Son combat partait bien entendu de la défense du grec et du latin, mais s'étendait à l'enseignement des langues et des cultures étrangères, à la défense d'un enseignement littéraire de qualité, et au-delà de toutes les Humanités.
Toute cette culture classique est une force dans notre société contemporaine, qui manque de réflexion sur elle-même, qui privilégie l'instanéité à la mémoire, le traitement de l'information à son analyse et sa mise en perspective. C'est aussi à cela que nous invitait Jacqueline de Romilly, avec son humour, son esprit acéré, sa modestie aussi. Car il ne faudrait pas oublier derrière ses combats quelle formidable helléniste elle fut !
Et à travers elle, je pense aussi à tous les professeurs de lettres classiques qui, comme Jacqueline de Romilly, comme ma tante, croient profondément que l'apprentissage des langues anciennes est une richesse pour le monde contemporain, une ouverture incomparable, qu'il est aussi un vecteur d'égalité des chances, et que, loin de se restreindre à une élite dont il ne serait qu'un des privilèges, il doit être offert à tous.
Rédigé à 19:04 dans Actualité, Coup de coeur , Livres | Lien permanent | Commentaires (1)
Lundi 13 décembre, le conseil municipal de Courbevoie a adopté les statuts donnant naissance à la communauté d’agglomération Seine-Défense qui rassemble Courbevoie et Puteaux. Avec ma collègue Joëlle Ceccaldi-Reynaud, nous avons fait le choix de nous rassembler en communauté d’agglomération parce que nous pensons que nous pouvons travailler ensemble sur un vrai projet d’avenir pour les Courbevoisiens et les Putéoliens. Cette intercommunalité va nous permettre d’offrir davantage de services aux habitants dans des domaines comme l’emploi, la culture, le sport, de mieux organiser notre offre de transports locaux, de penser de manière cohérente l’aménagement de notre territoire et notre politique pour un logement équilibré et diversifié, plus accessible, de donner encore plus de dynamisme à notre développement économique, de mutualiser certains de nos moyens et de réaliser des économies d’échelle, pour offrir davantage de services, de mieux penser la continuité de nos territoires avec la Défense et la qualité de vie aux abords du quartier d’affaires. Tout cela, sans rien enlever au rapport de proximité que vous entretenez avec vos élus et votre mairie, qui conserve l’intégralité de ses prérogatives dans des domaines aussi variés que la voirie et les espaces verts, l’accueil de la petite enfance, l’enseignement, les cantines et l’accueil des jeunes, la santé, le social, la gestion des équipements culturels et sportifs existants, le soutien aux associations, et bien d’autres domaines encore.
Pour une concertation avec les habitants
C’est une étape importante, mais ce n’est que le début du processus. Certains préfèrent communiquer sur leurs actions avant même de les réaliser, ce n’est pas mon cas. Maintenant que la création de la communauté d’agglomération est votée, par Courbevoie et par Puteaux, nous avons un temps, prévu par la loi, de définition des actions précises qui seront dévolues à l’intercommunalité. Cette définition se fera en étroite concertation avec les Courbevoisiens et les Putéoliens, en toute transparence, pour que nous puissions ensemble bâtir ce projet et que cette nouvelle structure apporte rapidement aux habitants des signes tangibles de son utilité. C’est notre ambition dès 2011 dans des domaines comme le tourisme ou l’animation sportive et culturelle.
Peser sur le projet du Grand Paris
Nous sommes dans une démarche constructive, comme nous le sommes en participant au SIEP (Syndicat Intercommunal d’Études et de Projets) qui regroupe Rueil, Suresnes, Nanterre, La Garenne-Colombes et Courbevoie, comme nous le sommes en adhérant au syndicat Paris métropole. Nous voulons que notre ville puisse peser de tout son poids dans les réflexions en cours sur le Grand Paris, nous voulons que les équipements et les transports prévus se fassent dans le respect de nos projets et de nos conceptions d’aménagement, et que nos villes puissent en tirer pleinement parti en renforçant la qualité de vie. Sans rien enlever justement à nos actions de proximité qui sont essentielles dans la vie quotidienne des habitants. Voilà une démarche d’avenir !
Opposée à l’intercommunalité, l’opposition se plaint maintenant de ne pas y être !
Et je ne peux que regretter que certains élus de l’opposition soient dans une attitude qui n’est que critique et destructrice. Je le dis clairement : l’intercommunalité est un enjeu trop important pour que nous soyons représentés par des élus qui contestent le bien-fondé de la démarche, des élus qui sont en perpétuelle opposition avec les projets portés par la Ville. Nous avons besoin d’élus impliqués dans leurs dossiers, et qui sont convaincus que l’intercommunalité va nous apporter un plus. Le mode d’élection choisi par les villes de Courbevoie et Puteaux pour les conseillers communautaires a été celui de la majorité simple : il n’est donc pas anti-démocratique ! Il est d’ailleurs adopté par de nombreuses intercommunalités, de droite comme de gauche… Courbevoie a, comme Puteaux, 15 représentants au conseil communautaire : avec ce chiffre, il y a plus d’élus de la majorité municipale que d’élus de l’opposition (28 contre 10) qui n’y siègeront pas. J’ajouterais que les conseillers communautaires ne sont que l’émanation des deux conseils municipaux, à qui ils rendront régulièrement compte, et qu’ils associeront à leur réflexion via un groupe de liaison où tous les groupes politiques seront représentés. Enfin, je suis triste de voir que nous ne partageons pas la même conception de la démocratie. Les élus qui forment mon équipe municipale, les adjoints qui consacrent leur temps et leur énergie, sans compter, ne représentent pas seulement les électeurs qui ont voté pour eux en 2008 : ils travaillent pour tous les Courbevoisiens, quelle que soit leur opinion politique ; ce n’est pas une conception que partage l’opposition, qui a indiqué clairement qu’elle ne représentait que ses électeurs, et donc jamais l’intérêt général.
J’ajouterais enfin que sur un enjeu essentiel pour l’avenir de la Ville et le bien-être de ses habitants, j’aurais aimé que le débat en conseil municipal ne se cantonne pas à la seule question du mode d’élection des conseillers communautaires, mais aborde le détail des compétences et des projets portés par l’intercommunalité. Mais il est tellement facile de préférer la forme au fond, le coup d’éclat au travail collectif et à la réflexion !
Alors oui, certains membres de l’opposition, ceux du groupe PS-PC-Verts, ont cru bon de devoir quitter la salle pendant le conseil municipal du 13 décembre, de rester dans leur opposition systématique, tandis que d’autres, plus responsables et plus constructifs, ceux du groupe MODEM-Cap 21, s’abstenaient sur ce dossier. Je comprends que l’on puisse s’abstenir sur un projet nouveau ; j’espère que nous les convaincrons vite que nous pouvons travailler ensemble dans le seul but d’améliorer encore la qualité de ville de Courbevoie. C’est en tout cas avec cet objectif que nous avons conçu cette intercommunalité, avec Jean Spiri, élu délégué à l’intercommunalité, et avec nos collègues de Puteaux. Dans un esprit toujours constructif.
C’est une nouvelle page qui s’ouvre ; il y a encore de nombreux projets à y dessiner, et nous le ferons tous ensemble, avec et pour les Courbevoisiennes et les Courbevoisiens, avec tous les élus de bonne volonté.
Jacques Kossowski, Maire de Courbevoie, Député des Hauts-de-Seine
Tribune publiée sur le site MonCourbevoie www.moncourbevoie.com
Rédigé à 18:18 dans Actualité, Courbevoie | Lien permanent | Commentaires (0)
Comme tout le monde n'a pas la curiosité de lire les commentaires aux notes de ces blogs, voici un petit échange que j'ai eu avec Monsieur Roche au sujet de ma précédente note sur l'intercommunalité. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Philippe Roche est à la fois le messager céleste et le bruiteur du groupe PS-PC-Verts du conseil municipal de Courbevoie. Il n'est plus élu, mais c'est lui qui, depuis la tribune du public, passe les petits papiers aux membres du groupe, quand ils sont en manque d'inspiration. Et c'est lui qui lance des interjections depuis le public, ce qui n'est pas autorisé (comme à l'assemblée nationale, le public ne doit pas manifester sa position, sous peine d'évacuation), quand il trouve que ses amis faiblissent. On remarquera par ailleurs le style primesautier, qui ne souffre nulle enflure, de ce commentaire. J'ajouterais enfin que je remercie Monsieur Roche d'avoir pris la peine de l'écrire, car je suis ravi de pouvoir entamer le débat sur le fond.
Philippe Roche : Je suis assez stupéfait que vous osiez parler dans votre commentaire de "vision territoriale", alors que cette décision hâtive a pour principale caractéristique (hormis le hold-up UMP) de n'avoir aucune vision de territoire, mais d'être simplement une union de circonstance entre deux des communes les plus "riches de France !
Ma réponse :
Monsieur Roche,
Je serais stupéfait que vous osiez faire une proposition, et non une critique. Mais vous vous gardez bien de m’offrir une telle joie !
Pour ce qui est de la vision territoriale, je voudrais vous faire plusieurs remarques :
- la première, c'est qu’une vision territoriale peut se définir à toute échelle. L’aménagement du territoire en France procède d’une vision du territoire, celui de la région Ile-de-France devrait également en procéder, et ainsi de suite. Même dans l’organisation d’un quartier, il faut une vision territoriale. Or, depuis le début, vous partez du principe qu'une vision territoriale n'est pas pertinente à moins de x communes. Je ne suis pas d’accord ; en fonction des enjeux, il y a plusieurs espaces projets pertinents, et celui de la communauté d’agglomération en est un.
- la deuxième, c'est qu'il y a des enjeux territoriaux évidents pour cette communauté d'agglomération. Seine-Défense, le nom de la communauté d’agglomération met déjà en avant deux des problématiques territoriales importantes que nous aurons à traiter. Mais elle ne se réduit pas à la question de La Défense - une question obsédante pour vous, à croire que Courbevoie ou Puteaux se résument à La Défense -, même s’il est évident que La Défense constitue pour le territoire de la communauté d’agglomération un centre de gravité autant qu’une rupture territoriale. C’est justement là que se situe une vision territoriale de proximité (car le lien entre La Défense et le territoire peut se traiter à l’échelle de nos deux communes qui partagent la dalle, à l’échelle des 6 communes, à l’échelle de la boucle Nord, à l’échelle du département, à l’échelle de la métropole…), qui fixe comme priorité d’établir une véritable reconnexion entre La Défense et nos villes sur le plan urbain comme sur celui de la mixité des usages et des activités, qui veut faciliter les déplacements transversaux, et qui veut faire évoluer le modèle du quartier d’affaires dans une logique de développement durable, de qualité du tissu urbain et de meilleure prise en compte des besoins de proximité de ses habitants comme de ses salariés. L’EPAD, aujourd’hui EPADESA, n’a jamais porté une telle vision territoriale – ce n’est d’ailleurs peut-être pas son rôle, et il est normal que les communes s’organisent pour porter ce discours et le faire mieux prendre en compte dans les décisions concernant le développement du quartier d’affaires.
Au-delà de La Défense, nous avons de véritables enjeux pour notre territoire commun, celui de faciliter les liaisons entre nos villes, notamment entre nos centres-villes, et d’instaurer une continuité de circulations douces et de transports en commun, celui de reconquérir les berges de Seine, celui d’une diffusion intelligente des activités sur tout le territoire, celui de créer des pôles d’animation, des pôles d’activités sportives et culturelles complémentaires, celui de prévoir un programme local de l’habitat qui permette d’offrir des logements variés répondant à des besoins très divers. C’est aussi tout cela l’intercommunalité ! Sans parler des services supplémentaires que nous pourrons offrir aux habitants par le rapprochement de certaines de nos politiques.
- la troisième, c'est que nous avons bien conscience qu'il faut également développer des partenariats à une échelle plus large. C’est pour cela que nous avons rejoint le SIEP, qui rassemble les villes de Suresnes, Rueil-Malmaison, Nanterre, La Garenne-Colombes et Courbevoie, et qui travaille à un projet de territoire cohérent dans l’optique de développer les pôles qui seront situés autour des gares du Grand Paris, de proposer un réseau de transports secondaire pertinent, de réfléchir à la diffusion du dynamisme économique induit sur toute le territoire, et d’anticiper les questions liées au logement qui pourront se poser. C’est pour cela aussi que nous sommes pleinement investis dans les débats autour du Grand Paris, comme l’a montré notre adhésion au syndicat Paris métropole ou, plus récemment, l’adoption en conseil municipal de la contribution de Courbevoie (que le groupe municipal que vous soutenez n’a pas voté) aux débats sur les futurs réseaux de transport.
Enfin, j'ajouterais que votre laïus sur les communes riches est assez incroyable. Tout d’abord, vous le savez, la péréquation régionale – et maintenant nationale – existent ! Ensuite, vous parlez de vision territoriale. Qui s'exerce a priori sur un territoire continu. Aux frontières de Courbevoie, aucune ville n'est une ville "pauvre » - Nanterre, par exemple, bénéficie de ressources fiscales élevées. Qu'auriez-vous souhaité ? Que nous fassions une intercommunalité avec Clichy-sous-Bois ou Forbach ? C'est un peu loin.... Si vous parlez en revanche des profils de population, je constate qu'il existe à Puteaux comme à Courbevoie une proportion importante d'ouvriers et d'employés. A moins que vous ne pensiez à Nanterre ? (car j'imagine que vous ne pensez pas à Neuilly, une ville plus pauvre que la nôtre en ressources fiscales). Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, comme l'a déjà répété Jacques Kossowski à de nombreuses reprises, nous n'étions pas opposé à une intercommunalité avec Nanterre, bien au contraire, nous avons conscience des complémentarités entre nos villes. Mais ce rassemblement plus large n'était pas mûr, du leur comme du nôtre, ce qui ne nous empêche pas de travailler ENSEMBLE dans le SIEP. D'ailleurs, n'étiez-vous pas opposés aussi au SIEP ?
Par ailleurs, les Courbevoisiens apprécieront que votre seule ambition soit de réduire les moyens financiers de la ville... C'est sûr, c'est une autre ambition. L'hystérie anti-tours à La Défense que vous développez participe, j'imagine, du même projet. Le nôtre, c'est au contraire d’entretenir le dynamisme économique de notre territoire – qui ne concerne pas seulement La Défense -, et d’orienter le modèle de La Défense vers celui d’un quartier d’affaires mixte, durable, mieux intégré et connecté à la ville. Nous ne sommes pas par principe favorables ou défavorables aux tours. Nous sommes capables de demander des aménagements aux programmes, nous voulons que soit mieux prise en compte des questions comme les pieds de tours, l’aménagement de l’espace public, la mobilité, etc., nous voulons établir plus de relations entre la dalle et la ville, nous voulons que l’on pense davantage aux nombreux habitants de La Défense et préserver cette mixité des usages et, enfin, nous n’hésitons pas, comme l’a fait Jacques Kossowski récemment au sujet de la Tour Phare, à dire que nous ne sommes pas d’accord. Mais, je vous l’accorde, nous considérons que la construction de tours dans le premier quartier d’affaires européen ne constitue pas en soi un scandale ! Ce que nous cherchons à faire aujourd’hui, c’est justement créer davantage d’harmonie entre nos villes et La Défense, pour que celle-ci ne soit plus une sorte de construction hors sol qui fonctionne en vase clos. Cela est d’ailleurs essentiel pour l’avenir du quartier d’affaires – un avenir qui concerne l’intégralité de la métropole parisienne, et pour lequel nous ne pouvons pas nous montrer égoïstes : nos villes offrent une qualité de vie, des équipements publics, des services, des commerces de proximité, qui contribueront pleinement à l’attractivité de La Défense. Et nos concitoyens bénéficieront à leur tour des retombées positives de ce dynamisme qui nous permet, comme vous le savez, d’offrir une très grande qualité de services de proximité.
Je constate, en parlant de cette approche du territoire, que certains de vos collègues socialistes ont plus de bon sens : Nadine Jeanne, élu PS à Puteaux, a désapprouvé le mode d'élection des conseillers communautaires, mais elle a salué la vision territoriale de l'intercommunalité. Voici un extrait de son blog : "De même, nous sommes globalement d'accord avec les lignes de force qui fondent le projet communautaire telles que le soutien aux PME-PMI et commerces, l'aménagement des liaisons à l'intérieur du territoire ou "le développement équilibré de l'habitat au travers d'un programme local de l'habitat élargi à l'ensemble du territoire".
Comme quoi, il y a parfois une opposition constructive ! A méditer...
Rédigé à 19:06 dans Actualité, Courbevoie | Lien permanent | Commentaires (1)
Pour faire un article du Parisien Hauts-de-Seine, ce n'est pas très compliqué : faites un copier-coller des blogs et déclarations de l'opposition municipale de Courbevoie, erreurs comprises, ne laissez même pas une phrase d'explication de la part de l'équipe municipale. Cette méthode facile et pas très fatigante a été employée encore aujourd'hui dans l'édition du 14 décembre pour rendre compte du vote de la création de la communauté d'agglomération Seine-Défense regroupant Courbevoie et Puteaux.
Pas un mot sur nos explications, sur la vision territoriale que nous portons pour cette intercommunalité, que nous avons pourtant détaillée, sur les prochaines étapes du processus d'intercommunalité qui ne fait que commencer, puisqu'il appartient au conseil communuatire de travailler sur la définition précise des transferts au sein des compétences adoptées, rien sur la concertation avec les Courbevoisiens et les Putéoliens que nous comptons mener sur les compétences précises et les projets de l'intercommunalité. Je reviendrai prochainement en détail sur tous ces points précis, que j'ai mentionnés lors du débat, et qui ne font même pas une ligne.
En revanche, les arguments de l'opposition sont repris sans recul aucun. Attention, je ne critique pas le compte-rendu du débat sur la représentation au conseil communautaire, il est tout-à-fait légitime d'en rendre compte car plusieurs options étaient possibles. Et le résultat est bien résumé dans le titre de l'article, je ne conteste pas le choix de cet angle qui relève de la liberté pleine et entière du journaliste. Mais pourquoi ne pas donner la parole une seule fois au Maire, Jacques Kossowski, qui s'est pourtant exprimé sur ce sujet ? Un débat univoque, c'est un monologue. J'ajouterais simplement que bien d'autres intercommunalités fonctionnent de la sorte à gauche comme à droite. Le choix a été fait de désigner des conseillers municipaux investis dans les dossiers qu'aura à connaître l'intercommunalité, et des conseillers municipaux qui ont manifesté leur volonté de travailler au sein de l'intercommunalité, pas de contester sans cesse dans bien fondé. Si des membres de l'opposition font preuve de cette volonté, nous sommes prêts à aménager cette représentation. Et j'ajouterais que nous ne partageons pas la même conception du rôle de l'élu ; pour nous, un élu représente l'ensemble des habitants de la ville, pas les électeurs qui ont voté pour lui...
Mais au-delà du débat légitime, qui n'a été traité que du côté de l'opposition, il faut relever les erreurs, nombreuses, d'un papier pourtant court. Non, la loi portant réforme des collectivités territoriales n'impose pas aux communes des départements limitrophes de Paris d'entrer en intercommunalité, faire cette vérification ne prend pas très longtemps. Il s'agit donc d'une volonté consciente et assumée, non d'un acte contraint et forcé. Mais il est vrai que cela ne cadre pas avec le storytelling de l'opposition. Non, les compétences du Maire ne seront pas à terme toutes transférées ; il s'agit, au sein de certaines compétences définies justement avec les conseils municipaux, de certaines actions très précises qui ont du sens pour tout le territoire. Cela ne change rien à l'action de proximité des mairies. Et non, la sécurité, les équipements publics, etc., ne sont pas transférés en tant que tels. Si je prends simplement les équipements publics, il s'agit uniquemlent de la possibilité, à l'avenir, que la communauté d'agglomération finance certains équiepments culturels et sportifs d'intérêt communautaire. Enfin, il est faux de dire que cette communauté d'agglomération se construit contre celle du Mont-Valérien, comme je le soulignais hier dans un article. D'abord, on voit mal pourquoi l'argument ne pourrait pas être retourné. Ensuite, il est évident que ces deux communautés d'agglomération ont intérêt à travailler ensemble. Mais il s'agit là d'un copier-coller de l'opposition, tout comme la référence aux chiffres annoncés sans délibération : il s'agissait juste d'un exemple à visée pédagogique pour expliquer les mécanismes financiers complexes de l'intercommunalité. Enfin, dernière approximation, j'imagine volontaire : si le groupe PS-PC-Verts a bien voté contre, le groupe MODEM-Cap21 s'est abstenu, ce qu'on ne soupçonne pas à la lecture de l'article.
C'est très bien de donner des leçons de démocratie. Mais la présentation pluraliste de l'information fait aussi partie de la démocratie.
NB : comme je m'en doutais au vu des contraintes de bouclage d'un journal, cet article a été rédigé avant le conseil municipal. Cela ne change rien au sens général de mon propos. Les réponses aux affirmations erronées de l'opposition étaient lisibles sur ce blog dès lundi midi. C'est une bonne source ! Je sais que le travail des journalistes locaux n'est pas facile, car ils sont toujours accusés de prendre partie. Aussi mon but n'a jamais été de demander à ce que notre position soit mieux présentée, mais qu’elle soit au moins présentée, qu’il y ait bien une approche pluraliste. Je suis pour ma part toujours prêt à répondre aux questions des journalistes dont je respecte profondément le travail.
Rédigé à 13:45 dans Actualité, Coup de gueule, Courbevoie | Lien permanent | Commentaires (5)
L'opposition MODEM publie une note sur son site au sujet de l'intercommunalité, un dossier qui sera abordé en conseil municipal ce lundi 13 décembre. Je livre à la sagacité de tous ma réponse, pour ne pas laisser se propager autant d'approximations.
Bonjour,
Nous débattrons de cette question ce soir en conseil municipal, mais permettez-moi d'ores et déjà de rétablir quelques vérités pour la parfaite information des internautes :
- une intercommunalité a minima et à reculons ? Vous avez dû mal lire les statuts : l'intercommunalité, en plus des compétences obligatoires, retient quatre des six compétences optionnelles, et en ajoute d'ores et déjà trois. En revanche, il appartient au conseil communautaire, qui sera élu par les conseils municipaux des deux villes, de définir l'intérêt communautaire et donc de préciser le transfert de compétences. C'est la loi qui l'impose. Quant à la volonté des deux villes, elle est bien pleine et entière, en témoigne la célérité avec laquelle nous avons mené nos discussions, dans le respect mutuel. Des projets ambitieux et partagés, des services publics améliorés, voici ce que l'intercommunalité va apporter.
- une intercommunalité contre d'autres villes ? Mais quelle idée ! Il n'est pas question de faire une intercommunalité contre la CA rassemblant Rueil-Malmaison, Suresnes et Nanterre, ni de vouloir capter quoi que ce soit. D'ailleurs, a-t-on jamais dit, à l'inverse, que l'extension de la communauté d'agglomération du Mont Valérien se faisait contre Courbevoie et Puteaux ??? Nous travaillons avec ces villes dans le cadre du SIEP, pour justement harmoniser nos projets territoriaux et de développement économique durable. En revanche, il est évident que La Défense constitue un des points importants de travail et de réflexion de la communauté d'agglomération Seine-Défense, avec la volonté de donner plus de cohérence, plus de qualité de vie, et de mieux prendre en compte les besoins de proximité.
- une intercommunalité à 70 millions d'euros ? J'ai tenté, visiblement sans succès, de vous expliquer le mécanisme financier de l'intercommunalité. Au 1er janvier, un certain nombre de recettes fiscales remontent directement à l'intercommunalité. Ce n'est pas un choix, c'est la loi. Donc il y aura des mécanismes de compensation pour qu'une partie de ces recettes redescendent vers les villes, pour continuer à offrir la même qualité de service, et une partie demeurera au niveau de l'intercommunalité, correspondant au transfert de charge. Tout cela sera défini par le conseil communautaire. Je constate juste que ma volonté de pédagogie a été bien inutile... Ce chiffre est donc totalement faux, sorti de son contexte. Et j'ajouterais que vous êtes bien paradoxaux : une intercommunalité a minima qui aurait 70 millions de budget, c'est du jamais vu. L'intercommunalité est un processus long et complexe à mettre en place, et il est bien prématuré de s'avancer sur des éléments aussi précis alors que le détail des transferts ne peut être encore connu.
- une intercommunalité cachée ? l'intercommunalité a été annoncée à diverses reprises, et il est normal qu'elle fasse l'objet de présentations et de réunions publiques. Mais pour cela, encore fallait-il qu'elle soit constituée (ce qui n'était pas votre souhait, je le rappelle) ! Comme je vous l'ai dit, la définition de l'intérêt communautaire prend du temps (deux ans prévus par la loi) et nous ne sommes encore qu'au début du processus. Nous comptons bien associer les Courbevoisiens, comme nous l'avons toujours fait, pour voir avec eux quels sont justement les avancées que rendra possible l'intercommunalité, dans leur quotidien comme pour leur avenir. Il appartiendra également à la communauté d'agglomération de communiquer sur ses actions.
- une intercommunalité anti-démocratique ? L'élection des conseillers communautaires se fera à la majorité simple au sein du conseil municipal. Rien d'antidémocratique donc. Les deux villes ont choisi le même mode d'élection.
J'ajouterais que vous ne souhaitez pas cette intercommunalité, puisque vous avez voté contre. Nous avons besoin d'élus cohérents, qui croient au bien-fondé de la démarche d'intercommunalité, au conseil communautaire. Et dès 2014, l'élection des conseillers communautaires se fera au suffrage universel direct. Comme je m'y suis engagé, un groupe de liaison se réunira régulièrement pour présenter aux membres du conseil municipal qui n'en font pas partie (ils sont plus nombreux dans la majorité que dans l'opposition !) les avancées du travail communautaire.
Que nous ayons un débat sur cette question qui engage notre avenir me semble sain, mais encore faut-il partir sur de bonnes bases ! J'espère que ces explications vous inciteront à cette fois voter pour la création de la Communauté d'agglomération. Il est facile de se retrancher derrière tel ou tel problème ; mais ce soir, il s'agit de voter des statuts qui peuvent faire consensus. C'est cela que les Courbevoisiens retiendront : qui sont ceux qui ont eu la volonté de préparer leur avenir, en créant cette communauté d'agglomération ?
Bien cordialement,
Jean Spiri, conseiller municipal de Courbevoie délégué à l'intercommunalité
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En tant que président du conseil de quartier Hôtel-de-Ville, je me félicite que le dernier numéro de Courbevoie magazine ait lancé le débat public sur le coeur de ville. J'aurai l'occasion d'y revenir par une série de billets. En attendant, voici le dialogue qu'a eu aujourd'hui notre maire, Jacques Kossowski, avec des internautes courbevoisiens via un chat consacré au centre-ville. Voici la retranscription de l'échange.
Jacques Kossowski : Bonjour à toutes et à tous. Je suis à votre écoute.
Petit lutin des forêts : Bonjour, j'aimerais savoir si de nouvelles pistes cyclables sont prévues dans le centre ville ? Merci.
Jacques Kossowski : Depuis plusieurs années, nous aménageons des pistes cyclables chaque fois que la voirie le permet, pour des questions de sécurité. Nous continuerons dans ce sens chaque fois que cela sera possible.
Anne : Monsieur le Maire, habitante du quartier Gambetta, j'apprécie beaucoup les commerces du centre Charras pour leur proximité, leur diversité, les prix pratiqués qui y sont en général "abordables". Et je suis très déçue de les voir fermer les uns après les autres... Par quels commerces seront-ils remplacés (des commerces de luxe ou de grandes chaines existent déjà à proximité par exemple Porte Maillot ou aux 4-temps) ? dans quels délais, selon quel schéma ?
Jacques Kossowski : Je rappelle que la modernisation du centre commercial Charras est une opération privée dont la société Corio est chargée. Le centre ne doit pas fermer et l'un des objectifs est de diversifier l'offre commerciale, en particulier pour mieux répondre à l'attente des familles. La société Corio est chargée par le groupement des commerçants d'étudier les modalités de cette modernisation.
CELIO92400 : Pouvez-vous me dire pourquoi, rue de Bezons, les commerces de "bouche" qui disparaissent sont remplacés par : des opticiens, des agences immobilières etc...? Nous n'avons plus qu'une boucherie, la charcuterie a fermé. Quant au plaisir de flâner dans cette rue, je ne le vois plus. J'ai 55 ans, et celà fait 55 ans que je réside à Courbevoie, Il n'y a plus de magasin d'habillement "classique" et à la portée de toutes les bourses.
Jacques Kossowski : Le commerce répond à la loi de l'offre et de la demande. Mon souhait est qu'une nouvelle dynamique naisse du projet de réaménagement du centre ville qui permettra une diversification de l'offre commerciale.
MGD: Le projet de restructuration du centre commercial Charras ne doit pas se limiter à une restructuration de l’offre commerciale. La procédure envisagée devra donc permettre de l'inscrire dans un projet de restructuration urbaine du centre ville maîtrisé par la commune et non par le promoteur du centre commercial : quelle est cette procédure ? Un protocole avec l’investisseur privé existe-t-il ? Quel est le positionnement de Carrefour dans ce projet ?
Jacques Kossowski : Vous avez tout à fait raison, cette opération d'amélioration urbaine et non de restructuration ne se limite pas à la modernisation du seul centre commercial. Aucune opération ne se fera sans l'accord de la ville. Carrefour, voulant s'agrandir, ce qui sera un plus pour l'attractivité du centre, ne pourra le faire sans l'acquisition de surfaces complémentaires, qui nécessitera un accord préalable de la Ville.
Ch Alard: Pouvez-vous nous affirmer que le marché va rester dans le cœur de Charras ? Pouvons-nous espérer un élargissement du trottoir, de la Maison des associations au carrefour Charras avec la rue de Bezon ?
Jacques Kossowski : Le marché sera conservé dans le cœur de ville, pour augmenter sa zone d'attractivité. Aucune décision n'est prise concernant la Maison des associations. L'espace public sera requalifié en fonction du projet.
galuchat: Bonjour, j'ai déjà posé ma question sur les problèmes d'incivilités dans le parc de la mairie coté centre culturel. Pourrions nous envisager une fermeture comme au parc des Bruyères. Les riverains sont excédés. Merci.
Jacques Kossowski : La fermeture du Square de l'Hôtel de Ville sera étudiée prochainement.
MGD: Le centre ville doit s’inscrire dans l’ensemble du territoire urbain et permettre des liaisons avec les équipements de loisirs : à ce titre quid de la réflexion sur la mise en relation du centre avec les berges ?
Jacques Kossowski : Effectivement, le centre s'inscrit dans une réflexion globale qui créera une liaison entièrement piétonne entre les berges de Seine, le cœur de ville jusqu'au cœur de La Défense par l'intermédiaire de l'avenue Gambetta.
CELIO92400: Vous n'avez donc pas votre mot à dire, et nous Courbevoisiens non plus. C'est triste.
Jacques Kossowski : L'achat de commerces relève du secteur privé et j'estime que la Ville ne peut se substituer à des acteurs économiques privés dans un secteur concurrentiel.
Mercifleurs : la surface des espaces verts tout autour des Gémeaux, coté Charras et coté Marché sera-t-elle entièrement respectée ?
Jacques Kossowski : J'exigerai qu'une surface d'espaces verts, au moins équivalente à celle qui existe actuellement soit maintenue. Je rappelle que depuis que je suis maire, j'ai fait planter 1 500 arbres dans la ville et augmenter la surface d'espaces verts. Je souhaite donc que le centre soit exemplaire dans ce domaine.
LJD: La circulation et le stationnement sont un problème ! circulant très souvent à pied, et avec une poussette de plus, je suis très souvent gêné par l'incivilité des automobilistes garés sur les trottoirs, donc obligé de circuler à pied sur la chaussée, dans l'indifférence de la police, et parfois au pied même de panneau d'interdiction de stationner. De plus, si l'on fait une remarque, c'est nous, piétons, qui nous faisons rabrouer, voire insulter !! Qu'est-il possible de faire ?
Jacques Kossowski : Vous avez tout à fait raison, les incivilités se multiplient malheureusement. La Police Nationale et la Municipale doivent verbaliser toutes ces infractions. Et si ce n'est pas le cas, veuillez le faire savoir à mon cabinet.
mdis : Bonjour Monsieur le Maire Le "cœur de Ville" passe par la vue d'immeubles de bureaux désaffectés (libres d'occupation depuis 2001) qui enlaidissent la ville. Quels sont les projets pour l'ensemble du 39 avenue Marceau ? Merci à vous
Jacques Kossowski : Les bureaux vides du 39 avenue Marceau ont le projet d'ouvrir un établissement d'hébergement pour personnes âgées atteintes en particulier de la maladie d'Alzheimer courant 2011/2012. Je rappelle que ceci est une opération privée.
MattandNono: La modernisation du centre commercial Charras prend-t-elle en compte la politique d'urbanisme entreprise par la ville ?
Jacques Kossowski : Oui, il ne saurait en être autrement, c'est l'objectif du projet d'aménagement et de développement durable (PADD) et plus largement du PLU. L'ambition est de dynamiser encore un peu plus le centre-ville pour que l'ensemble de la ville en bénéficie.
eva A : Bonjour monsieur le maire! A quand les velib aussi à Courbevoie? On les trouve dans les communes environnantes mais la vague des vélos s'est arrêtée avant notre ville... Merci
Jacques Kossowski : Le contrat Decaux concerne Paris et les villes limitrophes. Courbevoie n'est malheureusement pas limitrophe de la capitale. Mon souhait est qu'une extension du contrat nous permette de bénéficier du système VéLib dans l'avenir.
ou: y aura-t-il quand même des réunions publiques à ce sujet ?
Jacques Kossowski : La Ville souhaite lancer un concours d'idées sur un périmètre élargi tel que vous pouvez le voir en page 13 du magazine de Courbevoie. A cette occasion des réunions publiques seront organisées.
Lamour : Bonjour, Le centre commercial Charras se dépouillent de la plupart de ses magasins et n'est plus du tout attractif. La rue de Bezons, avenue Marceau perdent régulièrement des boutiques de produits alimentaires (boucherie, traiteur ...) au profit de magasin plus spécifiques (opticien, appareils auditifs ...). Quelle est la politique de la ville sur ce point ? Quelle survie pour le centre commercial ? Cordialement
Jacques Kossowski : Le projet de réaménagement du centre-ville a pour ambition de redynamiser ce quartier, en améliorant en particulier le stationnement et la circulation. L'aspect purement commercial relève de la sphère privée et répond à la loi de l'"offre et de la demande. C'est en particulier le cas du centre commercial dont est chargée la société Corio.
ou: à quand l'accessibilité complète de la gare de courbevoie ?
Plusieurs réunions ont déjà eu lieu. Le Syndicat des transports d'Ile de France (STIF) a programmé la mise en accessibilité des deux gares de Courbevoie d'ici 2015.
marmotte : Monsieur le Maire, Pourriez vous nous dire les raisons de faire vos différentes manifestations à chaque fois dans le quartier Bécon et parc de Bécon, alors qu'il manque considérablement de places de parking, pour pouvoir y assister. Vous avez aussi le parc des Pléaides qui pourrait en accueillir, comme le Festival des Mots Libres par exemple. Et là vous avez le parking de charras pour acceuillir un maximum de monde. Merci
JK : Je pense que vous voulez parler des Bruyères gourmandes. Le Parc de Bécon est l'espace le plus vaste et le mieux adapté à la promenade en famille. Mais, comme vous le dites vous-même, nous utilisons d'autres lieux, notamment le Parc des Pléiades dans le centre ville pour le Festival des Mots Libres. Nous pourrons effectivement l'utiliser davantage à l'avenir.
Marie: Super ce tchat !
faisques: Que devient Medicis pour les personnes âgées ?
Jacques Kossowski : C'est un très beau projet de restructuration de ce bâtiment avec possibilité d'un parking sous-terrain ouvert au public. L'opérateur privé attend l'accord de l'Agence régionale de santé (ARS) dans les jours qui viennent. Cet équipement contribuera également à l'attractivité du centre ville.
Nivalo : Prévoyez-vous d'augmenter le nombre de places de parking autour de Charras ? Il est actuellement très difficile de se garer. Ce qui serait pratique ce sont des places - minutes, que l'on utilise pour déposer un papier à la mairie, prendre quelques courses, etc...
Jacques Kossowski : Bien sûr, la question du stationnement est primordiale et elle fera partie du projet. Toutes les solutions sont envisageables, en particulier celle que vous proposez.
ntankoua charlotte: Je voudrai tout simplement faire cette remarque: 90% de vos habitations HLM ne ressemblent plus à des logements public (luxueux) prix vraiment bas. Vous vous préoccupez constamment de leur rénovation. Pourquoi en tant que Maire, vous n'entrez pas en bataille contre les HLM privés qui fixent les prix exorbitants avec une mauvaise qualité de construction? Merçi Mr Le Maire.
Jacques Kossowski : Je suis très attaché à la qualité des logements sociaux, et je ne souhaite pas qu'ils soient différents des logements privés. Je n'ai malheureusement pas la possibilité d'intervenir sur les logements sociaux privés.
Gonzalez Michel et Dominique : Dans le dernier Courbevoie mag il est question de la réhabilitation du stade mais seuls les espaces intérieurs sont mentionnés. A quand la rénovation extérieure ? Car l'aspect de ce dernier est vraiment délabré.
JK : La rénovation, voire la reconstruction, des façades (cela dépendra du projet définitivement retenu), se fera en même temps que le chantier pour les espaces intérieurs.
ou: Monsieur le Maire, je me permets de revenir sur ma question, j'aimerais en effet savoir quel type de protocole est envisagé avec la société Corio. Car si effectivement la ville ne peut se substituer au secteur concurrentiel, je suis convaincue qu'il lui appartient de prendre toutes les dispositions nécessaires au respect de l'intérêt général. Je vous remercie pour votre réponse.
Jacques Kossowski : Il n'y a pas de protocole envisagé avec Corio aujourd'hui et je resterai, dans tous les cas, le garant de l'intérêt général.
LANGEVIN : Bonjour, Y a-t-il un projet de zone piétonne ?, je pense à la rue de Bezon Il y avait un projet de rénovation (trottoirs élargies) avenue de la république, celui- ci va-t-il aboutir ? Merci
Jacques Kossowski : Les idées que vous rappelez font partie de la réflexion en cours.
MattandNono: La gestion du centre commercial Charras est désormais réalisée par l'entreprise corio. Y a t-il eu préalablement un appel d'offres?
Jacques Kossowski : C'est une opération purement privée, le Groupement d'intérêt économique (GIE) rassemblant les commerçants de ce centre a lancé un appel d'offres pour la réhabilitation du centre et a retenu la société Corio.
nchhun : Quel est le projet retenu pour la transformation du centre Charras ? Des améliorations sont elles prévues au niveau de la gare, qui est une desserte importante pour de nombreuses personnes venant travailler sur notre commune ?
Jacques Kossowski : Le projet du centre commercial Charras est une opération privée, je le répète. Il devra s'inscrire dans notre projet global de réaménagement du centre ville comprenant notamment l'amélioration de la circulation et du stationnement, ainsi que la diversification de l'offre commerciale.
Pour la gare, mon souhait est de la moderniser en facilitant en particulier l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Je suis en contact avec la SNCF, le STIF (syndicat des transports d'Ile de France) et Réseau ferré de France (RFF) à ce sujet.
DL92400: L’aménagement de la rue de Bezons/ Marceau en zone piétonne est il envisageable ?
Jacques Kossowski : Non, ces rues sont un axe majeur d'échange intercommunal dont la vocation doit être maintenue. Aujourd'hui, nous réfléchissons à l'amélioration des espaces piétons pour renforcer leur sécurité.
catiopee: Bonjour. Qu'adviendra-t-il de la piscine? Est-il prévu de la reconstruire ailleurs ? Dans ce cas avez-vous trouvé l'emplacement
Jacques Kossowski : A ce jour, aucun projet de reconstruction sur un autre site n'est envisagé.
SAS: Bonjour, Envisagez-vous à court/moyen terme la construction d'un parc (un vrai espace vert aménagé et non pas un square) pour les enfants ?
Jacques Kossowski : Nous avons en cours l'aménagement des berges de Seine qui va vous permettre de vous promener le long du fleuve dans un espace vert. Il s'agit de créer une véritable promenade piétonne continue jusqu'au cœur de ville avec la création d'une passerelle. L'enjeu est de relier tous les espaces verts existants en créant une "coulée verte" de la Défense jusqu'aux berges. Une réflexion pourrait être envisagée, sur la création d'un espace paysager Place Charles de Gaulle à Charras, mais la propriété est en majeure partie privée.
Jacques Kossowski : Merci pour ces questions très intéressantes qui prouvent une nouvelle fois l'attachement des courbevoisiens à leur ville.
Ce tchat était consacré à "quelles améliorations pour le centre ville ?". Vu le nombre de questions posées sur d'autres sujets, j'organiserai prochainement un nouveau tchat pour continuer le dialogue avec vous.
Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année.
Rédigé à 14:24 dans Actualité, Courbevoie | Lien permanent | Commentaires (0)
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