Tout le monde s'accorde à reconnaître combien le logement, surtout en région parisienne, est un problème majeur pour notre société - et pour notre jeunesse, comme le rappelait le sociologue Louis Chauvel dans sa tribune "Les jeunes sont mal partis" publiée dans Le Monde daté du 4 janvier. Le secrétaire d'Etat au logement, Benoist Apparu, dont il faut saluer la détermination et le courage, a indiqué combien la construction de logements neufs en Île-de-France était une priorité du Gouvernement, en développant de premières pistes d'action.
Mais cela ne pourra se faire sans un assouplissement, sinon des règles, du moins de la vision de l'urbanisme en Île-de-France. Il ne s'agit pas de favoriser une urbanisation échevelée ou anarchique, ni de mépriser les risques naturels, mais de développer des solutions imaginatives pour résoudre un problème qui affecte le quotidien de millions de Franciliens.
Trop souvent, des plans locaux d'urbanisme (PLU) réactionnaires figent le bâti et contribuent à figer la fracture de notre société entre des propriétaires âgés et des jeunes actifs qui ne parviennent pas à se loger correctement.
Il est temps de redonner de la fluidité aux règles d'urbanisme :
- en rompant le tabou de la hauteur. Cela ne signifie pas construire des tours n'importe où, n'importe comment, pour n'importe quel usage. Mais cela signifie ne pas renoncer par principe aux tours, de logement notamment, y compris à Paris ! Quand on voit le projet de l'architecte Xavier Gonzalez pour la Porte de la Chapelle (avec un périphérique recouvert), on comprend bien que les tours, dans un environnement bien construit, peuvent représenter une solution pertinente.
- en rompant le tabou de la densité. Les vertus de la densité sont soulignées par la plupart des urbanistes depuis 25 ans, mais le développement de la région parisienne ces dernières années a encore été très extensif. Il est nécessaire de redonner de la densité à l'aménagement urbain, notamment en veillant à combler certaines zones interstitielles. Cela signifie également donner des possibilités nouvelles d'aménagement individuel dans les zones pavillonnaires, à l'instar de ce qui était proposé par Yves Lion lors de la réflexion sur le Grand Paris.
- en rompant le tabou des zones inondables. Le Parisien (supplément Paris) du 28 décembre 2010 (http://www.leparisien.fr/paris-75/ils-veulent-construire-en-zone-inondable-28-12-2010-1204781.php) met ainsi en avant le projet de l'architecte Roland Castro et du promoteur immobilier Nexity qui visent à reconquérir les berges de Seine avec des solutions d'habitation innovantes, comme les ponts habités, les habitations sur pilotis ou encore les immeuble à rez-de-chaussée inondable, autant de solutions mises en œuvre dans de nombreux pays.
Il ne s'agit là que de quelques exemples qui méritent d'être approfondis, mais il faudra bien un jour se décider sur la priorité que l'on accorde ou non à la construction de nouveaux logements en Île-de-France. C'était d'ailleurs l'une des préoccupations majeures des architectes du Grand Paris et l'une des priorités retenues par le Président de la République qui faisait le plus consensus. Aux architectes et aux urbanistes de faire preuve d'imagination, au Gouvernement de faire preuve de décision, et aux élus locaux de faire preuve de pragmatisme.
La dernière a un petit côté post-apo du meilleur aloi.
A chaque instant, on s'attend à ce que Kevin Costner vienne y pisser dans un bocal.
Rédigé par : Au delà du dogme du tonnerre | 07/01/2011 à 11:09
Une référence, j'imagine, au flop mémorable que fut Waterworld ? Quelqu'un a-t-il d'ailleurs croisé Kevin Costner depuis ?
Rédigé par : Jean Spiri | 09/01/2011 à 08:27