Le mercredi 1er juin, le STIF (syndicat des transports d’Ile-de-France) présidé par Jean-Paul Huchon (Président socialiste de la région Ile-de-France) a adopté une nouvelle augmentation des tarifs des transports franciliens de 2,7% applicable au 1er juillet 2011. En juillet 2010, le STIF avait déjà augmenté les tarifs de 3,9%. Des hausses qui dépassent le niveau de l'inflation. Ainsi, en l’espace d’un peu plus d’un an, les tarifs ont augmenté de 6,6% et les plus touchés sont les usagers des zones 1 à 2 avec une augmentation de 9,54%, ceux des zones 1 à 3 avec une augmentation de 7,93% et ceux des zones 1 à 4 avec une augmentation de 6,98%. En revanche, bonne nouvelle, la zone 6 est supprimée et intégrée à la zone 5.
Le mouvement ne fait que commencer puisque les études sur la mise en place d’un tarif unique – promesse de campagne de Jean-Paul Huchon et de Cécile Duflot – et l’évolution des tarifs depuis 2010 tendent à démontrer que les élus socialistes et écologistes à la Région visent la mise en place d’un tarif unique, qui renchérira considérablement le coût pour les habitants de la petite couronne et de Paris !
Attention à ne pas tout confondre. Il peut y avoir un vrai débat sur le coût trop important pour ceux qui habitent loin du centre. On peut considérer qu'ils n'ont guère le choix, rejetés par des prix élevés de l'immobilier. Mais on peut aussi considérer que toute situation a ses avantages et ses inconvénients, et remarquer que cette situation est la même dans toutes les grandes villes du monde où il existe des tarifs différenciés en fonction de la longueur du trajet parcouru. En revanche, l'augmentation moyenne des tarifs, en dehors du débat sur les zones, dans une proportion bien supérieure à l'inflation, pose problème, car ni l'offre ni la qualité de service n’ont progressé ces dernières années (c'est le moins qu'on puisse dire...). Il faudrait justifier un peu plus : cet argent supplémentaire, pour quoi faire ? pour l'entretien ? pour de nouvelles lignes ? de nouveau matériel ? plus de confort ? Quand on pense qu'il va y avoir des millions de dépenser pour accueillir les nouveaux trains .... dont les ouvertures sont plus bas que beaucoup de quais actuels ! Et surtout : pourquoi ne pas dire que la région a visiblement d'autres priorités ? Car en plus des ressources propres du STIF, la région Ile-de-France investit chaque année dans les transports. Enfin, investit, c'est beaucoup dire, car depuis que M. Huchon est aux commandes, cette part du budget n'a cessé de fondre au profit d'autres priorités, comme le soutien aux associations ou... les locaux du Conseil régional. En 6 ans, les impôts régionaux ont augmenté de plus de 60 % et les investissements consacrés aux transports en commun sont passés de près de 9 % du budget total à moins de 6 %. C'est bien dommage car c'est la qualité de vie des Franciliens au quotidien autant que l'attractivité du territoire qui se trouvent ainsi pénalisés. C'est bien dans une critique globale de l'absence de politique de la région en matière de transports en commun que l'opposition au Conseil régional, Valérie Pécresse et Roger Karoutchi en tête, a dénoncé cette hausse des tarifs. Car si la région n'est en effet pas la seule responsable (argument de Monsieur Huchon pendant la campagne), en quoi est-ce une excuse pour en faire toujours moins ?
Heureusement que l'Etat va, lui, investir pour développer l'offre de transports en commun, avec le métro automatique du Grand Paris ! Tous les acteurs se sont mis autour de la table pour résoudre la question du tracé ; il serait intéressant que la même réflexion partagée s'étende au sujet de la mobilité et de son coût au sein de notre région.
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