Grande interview de François Fillon cette semaine dans Le Point daté du 23 août. L'ancien Premier ministre et candidat à la présidence de l'UMP trace la voie de la droite et du centre pour une opposition responsable, capable de construire un projet crédible pour la France, et ferme.
La responsabilité et le courage, c'est sa façon d'affirmer qu'il faut des réformes radicales, notamment pour assainir nos finances publiques et retrouver le chemin de la croissance. Il ne faut pas confondre l'échec de certaines méthodes dans le quinquennat écoulé avec la nécessité de réformer, et l'analyse de 2007 d'une société bloquée dans laquelle les ajustements techniques se révèleront insuffisants pour enrayer le déclin industriel, la perte de compétitivité et l'essouflement de notre modèle social. François Fillon propose ainsi de sortir des 35 heures dans le cadre d'un pacte productif, applicable au secteur privé comme public, qui comprendrait aussi un volet de rémunération et un volet de formation, notamment durant les périodes de chômage. Il n'oublie pas la question centrale du pouvoir d'achat des classes moyennes, qui ne se résolvera pas dans la durée par des cadeaux financé par leurs impôts, mais bien par la plus grande compétitivité de notre économie.
François Fillon aborde également les questions institutionnelles, qu'il s'agisse de la décentralisation, où il n'hésite pas à prendre des positions courageuses sur la clarification des échelons administratifs français, ou sur l'Europe, où il propose que soit mis en place un vrai gouvernement économique, afin que l'instrument budgétaire vienne compléter l'instrument monétaire, pour réaliser une véritable politique de lutte contre la crise et de croissance.
Enfin, il aborde plus précisément sa méthode, qu'il rapproche du pompidolisme, et qu'il veut concilier avec l'énergie dont a fait preuve Nicolas Sarkozy pour savoir sortir des schémas établis et proposer des réformes que l'on disait infaisables.
Il ne s'agit que d'un bref résumé de cette longue interview, qui selon moi fait ressortir un point crucial : François Fillon a compris la nécessité pour notre famille politique d'incarner un discours de responsabilité et d'espoir, en liant bien ces deux notions. C'est parce que nous serons responsables dans nos propositions de réduction des déficits et de réforme du modèle français, c'est parce que nous n'aurons pas peur de remettre en cause des situations acquises pour plus de justice, mais aussi en rappelant bien que des efforts partagés sont nécessaires, que nous pourrons recréer un espoir pour notre pays. Un discours réaliste donc, mais porté par l'idéal que notre pays a un grand avenir si nous savons nous réformer, faire des sacrifices, dégager des priorités.
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