Le Maire d’Angoulême, Philippe Lavaud, du parti socialiste, a traité les Jeunes Populaires de « voyous en cols blancs » et les a comparés aux « Jeunesses hitlériennes ». Monsieur Lavaud ressuscite un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : la droite toujours traitée de fasciste, et en plus cette subtile référence à la lutte des classes, cols bleus contre cols blancs. On pourrait en rester à cette analyse, mais il faut quand même rappeler que lorsque l’édile d’une grande ville, qui plus est marquée par la Seconde guerre mondiale, professeur d’Histoire, se laisse aller à de tels propos, c’est toute la qualité du débat démocratique qui en prend un coup.
Ces propos sont intolérables, quelle que soit l’origine de l’ire de M. Lavaud : ils rappellent des temps justement où la radicalisation des propos, l’insulte grave, l’amalgame, ont pu conduire à des situations anti-démocratiques. Georges Frêche, Philippe Lavaud : les clowns outranciers de la vie politique ne sont pas seulement tristes : ils sont dangereux ! Et je précise que ce commentaire vaut aussi pour les dérapages de certains brillants esprits de droits, qui se sont illustrés dans le débat sur l'identité nationale ou dans d'autres circonstances : être un homme politique dans une démocratie signifie garder le contrôle de ses propos !
PS : il faut rappeler ce qui suscitait l'ire de M. Lavaud : l'utilisation détournée par des internautes de photos privés (notamment à la mer) qu'il avait postées sur Facebook. Quelle que soit la nature des commentaires (assez anodins semble-t-il), on ne peut que condamner un tel détournement... et mettre en garde tous les politiques contre une surexposition de leur vie privée sur internet ! En voulant dénoncer cela, M. Lavaud fait plus trash que trash, comme le note à juste titre Libération !
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.