Un article du Parisien 92 d'aujourd'hui mentionne le livre que nous avons coécrit avec Alexandre Brugère et Elise Vouvet, Citoyens des villes, Citoyens des champs, et reprend quelques idées que nous avions évoquées dans un entretien à la sortie du livre, début mai, dont une sur le logement, qui a été un peu déformée.
Le logement est un thème central pour tous les Franciliens, ce n'est pas un secret, pour des questions de qualité de vie, de pouvoir d'achat, mais aussi de développement économique quand on sait qu'en 5 ans, 500 000 personnes ont dû refuser un emploi pour des questions de logement. Les propositions que nous faisons dans notre livre essaient d'aborder ce sujet complexe sous plusieurs angles :
- celui de l'offre et de l'urbanisme, en parlant de la question de la densité ;
- celui de la prime pour les maires bâtisseurs, qui derrière ont un surcroît d'équipements publics à fnancer et à faire fonctionner ;
- la question de la garantie des risques locatifs, avec la généralisation de la GRL ;
- la question du logement intermédiaire, du surloyer et de la transition vers le parc privé, qui représente un véritable problème quand il n'y a pas de lissage possible ;
- la question du logement social, où nous évoquons, sous forme d'interrogation, la création de taux différenciés selon les zones pour la loi SRU, en précisant bien qu'il faut avoir une vision plus large de la définition du logement social actuel. Pour les communes qui ne respectent pas la loi SRU, c'est le non-respect des objectifs triennaux de construction, qui doivent être des objectifs réalistes, tenant compte du foncier de la ville, qui doit donner lieu à des sanctions : c'est la volonté qui doit être la mesure. Aussi, nous n'avons pas proposé une hause arbitraire de 20 à 25 % du taux de logement social dans toute l'Ile-de-France, mais bien une réflexion sur des taux différenciés, qui intégreraient des priorités plus fines au sein de ce vaste ensemble "logement social". Il s'agirait bien plutôt une application davantage sur mesure de la loi SRU, tenant compte de la situation de chaque ville, et aussi de ses efforts dans la construction de parcours résidentiels qui ne passent pas que par le logement social. Sans compter que la mixité marche dans les deux sens : on peut aussi s'interroger sur des communes qui battent des records de taux de logement social.
Cette question est complexe, et il faut sans doute davantage la traiter de façon technique que de l'instrumentaliser, chiffres en bandoulière, de manière politique.
C'est bien par un ensemble de solutions que nous parviendrons à résoudre les difficultés liés au logement. Les efforts de construction réalisés ces dernières années à Courbevoie, Bois-Colombes, La Garenne-Colombes, tout en respectant la qualité du cadre de vie, ont permis de proposer de nouveaux logements, mais aussi de varier la palette des produits, avec du logement social, du logement intermédiaire, et du logement privé. Bien évidemment, nos efforts doivent s'intensifier pour offrir de véritables parcours résidentiels : c'est ce que nous pourrons faire qu'en jouant sur tous les instruments, dans une politique sur mesure qui correspond à nos territoires. Mais avec la conviction qu'il faut construire tous types de logements là où ils sont nécessaires dans notre pays et dans notre région, et donc d'avoir des politiques plus incitatives pour les zones en tension.
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