Le débat sur le réaménagement de la gare RFF de Bécon est bien évidemment essentiel pour l'avenir de ce quartier, et au-delà de notre ville et des villes voisines. La gare Transilien est une porte d'entrée pour les habitants comme les salariés, elle sera demain au centre d'un véritable pôle multimodal et elle est partie intégrante d'un quartier qui doit à la fois préserver sa spécificité tout en se modernisant.
Cependant, le débat doit être serein et réaliste. Dans l'idéal, nous sommes nombreux à privilégier une solution souterraine qui génère moins de nuisances, présente l'avantage de faciliter demain la connexion avec la gare de Grand Paris, etc. Mais il faut bien comprendre que l'idéal ne tient pas toujours compte des petits détails comme les éléments financiers, les éléments techniques, les éléments calendaires, autant de petites broutilles....
L'opposition à la passerelle proposée par RFF est une posture facile : la passerelle fait peur, elle transformera le paysage, elle pourra générer des nuisances, bref, elle est le totem parfait.
Une fois que l'on a dit cela, qu'a-t-on dit exactement ? Pas grand chose ! Ce sont RFF et la SNCF qui sont maîtres d'oeuvre, ils ont expliqué pourquoi la passerelle était à leurs yeux une solution à privilégier. Alors on peut faire comme l'a fait la mairie : demander des études précises, se donner les moyens de comparer deux solutions, l'une aérienne, l'autre souterraine, insister sur la nécessité d'une connexion avec la future gare souterraine du Grand Paris. Autant de demandes qui sont celles de Jacques Kossowski et qui font qu'aujourd'hui aucun projet n'est retenu. Mais peut-on écarter définitivement la solution proposée par le maître d'oeuvre, au risque de créer une situation de blocage ?
Qui aura à assumer le mécontentement des habitants et des salariés, qui n'auront toujours pas accès de façon aisée à la gare ? Pas ceux qui ont jeté de l'huile sur le feu, mais ceux qui sont en responsabilité. Cela ne veut pas dire qu'il faille tout accepter : le maire de Courbevoie a bien indiqué en quoi ce projet lui paraissait insatisfaisant, il a réinsisté sur la nécessité de pouvoir négocier sur la base d'alternatives (passerelle ou souterrain, traités comme deux options avec tous les éléments techniques et financiers). Mais comment entrer dans des négociations sans écouter les arguments de celui qui sera le maître d'oeuvre ? De la même manière, impossible aujourd'hui de se satisfaire du projet proposé, tant que nous n'avons pas des éléments clairs de comparaison qui tiennent compte de tous les paramètres, y compris la future station du Grand Paris. Tant que nous n'aurons pas les éléments complets sur une solution souterraine, tant que nous n'aurons pas une estimation financière qui tienne compte du raccordement futur à la station de métro, tant que des réponses précises n'auront pas été apportées pour aujourd'hui (pour faciliter au plus vite l'accès des personnes à mobilité réduite), comme pour demain (avec la constitution d'un grand pôle), nous continuerons nos discussions avec RFF. Mais sans présumer des conclusions, alors même qu'une seule hypothèse a éteé investiguée.
Le Parti socialiste de Courbevoie s'est prononcé contre la passerelle, dans un article auquel tout un chacun peut souscrire, sauf pour un petit détail : il se situe dans un idéal qui ne tient en rien compte de contraintes techniques, financières ou de l'avis du maître d'oeuvre. La ville ne peut se permettre de prendre en charge seule les dizaines de millions d'euros nécessaires à la réalisation de la mise en accessibilité. Et même si elle le souhaitait, elle ne le pourrait pas sans l'avis de RFF et de la SNCF... Une fois de plus, l'opposition municipale rend des avis définitifs.... bien loin de toute réalité.
C'est au tour du Front national de se prononcer contre la passerelle, par un tract diffusé aux riverains. Cela faisait longtemps que ce parti ne s'était pas intéressé à des problématiques locales de Courbevoie - aux cantonales, une photo de sa dirigeante nationale leur servait de seul programme. Leur tract se résume à une prise de position contre la passerelle et pour le souterrain. Passons sur les erreurs matérielles, comme la durée de la concertation qui était plus longue, etc., pour nous concentrer sur l'essentiel : des croix à cocher - êtes-vous contre la passerelle, êtes-vous pour le souterrain, êtes-vous pour plus de concertation (on croit rêver de leur part) et enfin êtes-vous intéressé par le Front national. On voit le glissement, et la tentative grossière de récupération politicienne !
Nous pensons qu'il peut y avoir des débats sur des projets d'aménagement, mais des débats qui tiennent compte des avantages et des inconvénients de chaque solution - dès lors qu'ils sont exposés clairement, comme nous l'avons demandé à RFF qui doit pr´senter des projets alternatifs détaillés. C'est en tout cas dans cet esprit que l'équipe municipale autour de Jacques Kossowski travaille pour renforcer l’attractivité et la qualité de vie de notre ville, avec volontarisme, mais dans la concertation et le souci d'une présentation exhaustive des faits et des contraintes. Mais il semblerait - hélas ! - que cette conception soit loin d'être partagée. Quand le débat vire à la tentative de récupération politicienne, il faut savoir avertir la population, et rappeler quelles doivent être les responsabilités des élus à son égard. Nous y plaçons la vérité !
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