Lors de la réunion du 29 juin dernier concernant les travaux de mise en accessibilité de la gare Transilien de Bécon-les-Bruyères, RFF n'a proposé qu'une seule solution, celle de la passerelle, s'attirant quelques remarques bien justifiées d'habitants s'étonnant d'une telle absence de réflexion sur les alternatives. Cela est d'autant plus dommage que la ville de Courbevoie avait déjà souligné la nécessité de présenter plusieurs scenarii. Comme l'a d'ailleurs rappelé le maire de Courbevoie, Jacques Kossowski, cette réunion avait justement pour objectif de discuter de différentes options, de pouvoir apporter des critiques au projet, de demander des précisions, pas d'avaliser en l'état ce qui n'est à ce stade qu'une proposition. Et cette proposition ne vaut en aucun cas projet final, comme l'a souligné le maire.
La solution proposée par RFF n'est pas la solution idéale : nous en sommes tous convaincus, et, sur la base des remarques qui ont été émises par les habitants lors de cette réunion ou dans les registres présents dans les mairies, la mairie de Courbevoie - ainsi que ceux d'Asnières et de Bois-Colombes -, vont entrer dans une négociation avec RFF pour améliorer ce projet.
1/ Passerelle ou souterrain ?
RFF a indiqué à plusieurs reprises que la passerelle était une solution meilleure techniquement comme financièrement. Il faudrait que cette assertion soit accompagnée de véritables études chiffrées pour nous en convaincre. Sans compter que les arguments sur l'étroitesse du souterrain, etc., se heurtent à l'existence d'un autre souterrain, aujourd'hui désaffecté mais toujours présent. Nous demandons qu'une étude plus approfondie soit menée sur la solution souterrain avant de pouvoir trancher, surtout d'il apparaît que celle-ci a la préférence des habitants concernés, pour des raisons de confort, de sécurité, d'esthétique, etc. L'option souterrain doit être davantage investiguée !
2/ Le lien entre les quartiers
C'était un argument important pour le choix d'une passerelle, celui de mieux relier entre eux les quartiers de nos villes, et notamment la nouvelle ZAC des Bruyères. Mais c'était aussi la volonté de RFF de fermer le souterrain par des tourniquets pour s'assurer que les personnes qui y entrent ont bien composté... Il fallait donc permettre une dissociation, étant entendu que le souterrain n'était pas assez large pour installer des tourniquets en bas de chaque quai. Cet argument peut avoir de la valeur, d'autant plus que le souterrain est fermé la nuit. Mais cela suffit-il pour autant à proclamer l'avantage de la passerelle ? Le deuxième souterrain peut être désigné à cet effet. Là encore, une réflexion souterraine un peu plus poussée n'aurait pas été inutile. Concernant la sécurité d'un souterrain par rapport à une passerelle, j'avoue ne pas être spécialiste !
3/ L'esthétique du projet
De l'avis de beaucoup, la passerelle proposée dans les visuels de RFF manque un peu d'âme.... Si d'aventure la solution aérienne était choisie, il s'agirait de veiller à une meilleure intégration paysagère et à la qualité architecturale de la passerelle. Et il y a bien d'autres questions à régler : quid des bâtiments des gares côté Courbevoie et côté Asnières (le bâtiment sera-t-il conservé ? tout ou en partie ? : c'est un repère dans le paysage important et un témoin de l'histoire ancienne de cette ligne de chemin de fer) ? des commerces ? des arbres ? Le quartier de Bécon possède une harmonie qu'il faudrait veiller à préserver. Ce qui ne veut pas dire ne rien changer : il y a beaucoup de choses à améliorer, l'intégration d'éléments contemporains peut être une réussite, mais il faut travailler davantage ses aspects.
4/ L'articulation avec la station du métro du Grand Paris
La station de Bécon-les-Bruyères est située sur la ligne rouge du futur métro express du Grand Paris, une ligne qui devrait être achevée la première entre 2017 et 2020. Nous en saurons plus prochainement sur l'implantation précise prévue pour cette station, sur le calendrier, mais il serait irresponsable de disjoindre totalement ces deux questions. En effet, la station du Grand Paris sera souterraine, son implantation permettra certainement de reconfigurer la liaison entre les quartiers, et il a toujours été indiqué qu'une liaison directe devait être assurée avec la gare de Transilien. C'est donc un pôle multimodal - auquel il faut associer la question des bus, celle des vélos, du stationnement, d'Autolib, etc. qui va s'établir. Dans ce contexte, comment s'insérera la solution retenue par RFF ? Avec un souterrain, on voit bien, une passerelle, nettement moins. Quels sont les éléments de réflexion que peut présenter RFF ?
5/ Ne pas perdre de vue les objectifs de la loi de 2005
La mise aux normes d'accessibilité de la gare Transilien de Bécon est une priorité. La loi de 2005 l'impose pour 2015, c'est une demande très ancienne, et un projet qui profitera à tous. Donc il ne faut pas perdre de vue cet objectif, qui impose des délais spécifiques - même s'il ne faut pas tout accepter sans discussion au nom de l'urgence : cela fait 7 ans que RFF sait qu'il va falloir se mettre en conformité avec la loi, et 16 ans que le Maire réclame un accès facilité. Je ne sais pas quelle est la meilleure solution pour combiner l'urgence, les finances, et nos autres objectifs : passerelle légère pour 2015, et engagement de travaux plus importants dans le cadre de la construction de la station de métro du Grand Paris ? passerelle améliorée dans sa conception (et que dire de la solution retenue, qui passe par des ascenseurs dont on connaît la fiabilité....) ? Difficile de se prononcer, là encore, sans étude sérieuse sur le souterrain.
6/ Ne pas oublier qui fait quoi...
Les villes ont la volonté de s'impliquer fortement dans ce projet, mais c'est bien RFF et la SNCF qui restent maîtres d'oeuvre. Certes, la ville de Courbevoie peut bloquer un temps via les permis de construire, mais nous voyons tous qu'une telle situation de blocage serait extrêmement négative au regard de l'objectif partagé de modernisation et de mise en accessibilité. Et la tentation pourrait être forte pour RFF de se retourner financièrement vers les villes. Nous sommes donc dans un processus de négociation, où les maires se font les porte-voix de leurs habitants, pour amender au mieux le projet, mais dans une discussion qui doit être constructive avec RFF. Nous devons aussi associer d'autres acteurs, comme la Société du Grand Paris, dans une vision globale du site, mais sans pour autant toujours repousser un projet qu'attendent avec impatience les habitants.
C'est sur la base de tous ces éléments qu'il va falloir se positionner, en tenant compte notamment des compléments demandés par les maires. D'autres étapes auront lieu : un bilan de la concertation qui s'achève le 7 juillet, une enquête publique en 2012 pour un début des travaux après l'été 2014. Mais il faut dès à présent parvenir à un consensus, un consensus qui correspondent à nos attentes - mais n'en oublie aucune -, et qui tienne compte des contraintes de réalisation - techniques et financières - de ce projet (dont il faut par ailleurs apporter la preuve).
Alors, il est toujours possible de dire : SOUTERRAIN ou PASSERELLE de façon définitive. C'est un beau slogan, et on est sûr de toucher l'âme et le coeur de ceux qui ont leur préférence bien ancrée. Personnellement, j'ai bien sûr une préférence. Mais en tant qu'élu, je souhaite qu'il y ait davantage d'éléments fournis avant de pouvoir me prononcer, car c'est bien de l'adéquation entre les attentes des habitants, leurs préoccupations listées ci-dessus et les possibles que doit naître une solution. A ce stade, il ne serait pas responsable de dire que la situation idéale existe. C'est en tout cas comme cela que les élus de la majorité, et notamment celui plus particulièrement chargé de ce dossier, Pierre Bordeaux, conçoivent leur mission. Grâce à l'implication de Jacques Kossowski et des maires des communes voisines, nous pourrons faire évoluer ce projet de manière exemplaire. Vous pouvez d'ailleurs retrouver la contribution de la mairie sur le site www.projetsdecourbevoie.fr/renovation-et-modernisation-de-la-gare-de-becon/.
N'hésitez pas à me faire part de vos avis, et, de mon côté, je vous ferai part des avancées de ce dossier.
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