"Quand on pense démissionner, on démissionne" disait Fadela Amara à propos de Bernard Kouchner, avant de montrer le lendemain la validité de l'adage "faites ce que je dis, pas ce que je fais." Certains ministres ont le vague à l'âme et l'expriment bruyamment. Mais aucun, même ceux que 95 % de la presse donnent partants d'ici un mois, n'a le courage de démissionner, oubliant ainsi le principe fondamental mis en avant par Jean-Pierre Chevènement.
Attachement à la fonction et à ses avantages ? peur de ceux qui, venant de la gauche, ont brûlé tous leurs navires ? en tout cas, ceux qui indiquent qu'ils ne démissionnent pas pour ne pas quitter le navire - sous-entendu en perdition - font preuve du même courage que les pompiers pyromanes !
Cette attitude est incompréhensible. Etre élu, c'est bénéficier d'une légitimité qui, quel que soit son parti, permet de s'exprimer librement. Etre ministre, c'est comme être cadre dirigeant dans une entreprise : il y a une hiérarchie, on est nommé et on peut être viré. La solidarité gouvernementale n'est pas un éteignoir mis sur les idées divergentes, mais la nécessité dans laquelle se trouve toute structure de travail de présenter une cohérence de décision et d'application.
Il n'est pas anodin de voir que ces états d'âme sans démission sont, pour beaucoup, le fait de ministres qui ne sont pas élus. En ce sens, permettre à un ministre de retrouver automatiquement son siège de député est une bonne chose, qui doit faciliter pour chacun la mise en cohérence de ses fonctions et de ses positions.
Le spectacle offert par ces naufragés/naufrageurs du Gouvernement est désolant. Il est en effet temps de mettre chacun en cohérence avec ses expressions publiques !
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